Dix jours après la soirée inaugurale de « Montbéliard, capitale française de la culture », sous les yeux de Gabriel Attal, le jour de son anniversaire, de nombreux élus du Pays de Montbéliard n’ont pas digéré le geste artistique de la comédienne Hervée de Lafond envers le Premier ministre. Elle est convoquée ce mardi 26 mars par un conseil d’élus et le comité directeur du label Capitale Française de la Culture.
Hervée de Lafond est l’une des commissaires de « Montbéliard, capitale française de la culture ». En la nommant à ce poste et en lui confiant les clés de la soirée inaugurale, les élus devaient bien s’attendre à ce que la soirée soit à l’image de la comédienne, impertinente. Depuis le début de sa carrière, Hervée de Lafond fait de l’espace public son terrain de jeu. Elle est devenue l’une des plus grandes artistes du théâtre de rue.
Avec Jacques Livchine, elle crée le Théâtre de l’Unité dans les années 1970. Leur spectacle le plus emblématique, La 2cv-théâtre, est devenu une référence. Au début des années 1990, le théâtre s’installe dans le Doubs, à Montbéliard. Ils ouvrent le premier centre d’art et de plaisanterie de France, une « espèce d’institution anti-institutionnelle » qui brocarde déjà le milieu politique. L’ancien sénateur-maire de la ville, Louis Souvet, est souvent la cible des artistes. Il s’en amuse et défend la liberté d’expression. Dans les rues, à Montbéliard, le Théâtre de l’Unité devient aussi célèbre que le club de football, le FC Sochaux Montbéliard.
Autre époque, autre mentalité. Un collectif d’acteurs majeurs de la vie culturelle et artistique locale du Pays de Montbéliard, « Les indignés de la Capitale française de la Culture 2024 », ont adressé une lettre ouverte aux élus de l’agglomération et à la population dans laquelle ils expliquent leur profonde « indignation de voir [leur] image ridiculisée, et d’avoir été associés à cette inauguration qui aurait dû être un moment de rassemblement fédérateur, et qui est malheureusement devenue le théâtre de comportements inacceptables, au sein d’une organisation chaotique et qui se voulait artistique et culturelle.» Composé d’artistes, comédiens, conteurs, musiciens, chanteurs, danseurs, directeurs de compagnies, plasticiens, peintres et sculpteurs, le collectif a réclamé la démission d’Hervée de Lafond. « On ne va pas se cacher derrière son petit doigt. La soirée ne s’est pas déroulée comme prévu », explique Alexandre Gauthier, chargé de la politique culturelle et du patrimoine historique de Pays de Montbéliard Agglomération (PMA), dans le quotidien L’Est Républicain.
Souriant, visiblement détendu, le Premier ministre, Gabriel Attal, avait été épinglé par la maîtresse de cérémonie. Hervée de Lafond, 80 ans, n’hésitant pas à le tutoyer. « Tu es venu en avion alors qu’il y a un TGV, tu te prends pour qui ? Pour le Premier ministre ? », avait-t-elle lancé, avant de pointer l’absence de la ministre de la Culture, Rachida Dati, ou encore les 200 millions d’euros d’annulation de crédits pour le ministère de la Culture en 2024. « On m’avait dit que la soirée s’appelait Joyeux Bazar, je confirme », avait rétorqué le Premier ministre.
« Vont -ils effacer Hervée de Lafond ? », se demande Jacques Livchine sur son blog. Se sentant menacée, « je ne démissionnerai pas après ça », a réagi Hervée de Lafond au micro de France Bleu Belfort-Montbéliard. « Les gens ne sont pas habitués à ce que l’on interpelle les politiques ! Je ne me suis pas beaucoup moqué : je n’ai été ni méchante, ni humiliante. Je ne regrette rien, ce n’est pas une question de droite ou de gauche… Avec François Hollande, ça aurait été pareil. Je l’ai chicané, tout le monde sait que j’interpelle les politiques depuis toujours », se défend-elle.
Un peu marre de cette dame 80 ans omniprésente, omnisciente omnipotente. Allez, un peu de nouveau pour notre région. Les Livchine Hervée De Laffont il faut savoir partir… Une retraite largement méritée je crois. Il ne manque pas de talents et de Cie théâtrale qui pourrait prendre la relève. Un peu d’humilité, Madame, retirez vous êtes bon vent.