La 3e édition du Festival A au Théâtre Paris-Villette se déroulera du 10 au 14 juin 2024. 5 jours pour découvrir la nouvelle génération de la scène chorégraphique contemporaine africaine.
Pour comprendre l’essor particulier que connait actuellement la danse contemporaine en Afrique, il faut remonter un peu le fil du temps. Bien sûr son histoire et son développement diffèrent d’un pays à l’autre, mais au regard des manifestations de plus en plus fréquentes sur le continent et des jeunes artistes de plus en plus nombreux, on peut parler d’un véritable mouvement sans précédent.
La danse a toujours eu une place importante dans les diverses sociétés d’Afrique. Après les Indépendances, elle se fait plus présente sur scène lors d’événements tels que le Festival panafricain d’Alger, le Festival mondial des arts nègres ou à travers les spectacles des Ballets Africains Nationaux. L’année 1977 marque un tournant important avec la création à Dakar, d’une école de danse, consacrée à la recherche et au perfectionnement des danseurs. Sous l’égide de Maurice Béjart et de Léopold Sengar Senghor, MUDRA AFRIQUE voit le jour avec à sa tête la danseuse et chorégraphe Germaine Acogny. Directrice du centre jusqu’à sa fermeture en 1985, Germaine Acogny va inventer puis transmettre sa propre technique, fruit de ses racines familiales, de sa connaissance de danses traditionnelles africaines, ainsi que des danses classiques et modernes occidentales. Au sortir de cette formation, certains jeunes danseurs, Irène Tassembedo ou Clément Madsonga entres autres, vont développer des projets, créer des compagnies et mettre au point des outils pédagogiques, tout comme le feront ailleurs des artistes de la diaspora africaine (Koffi Kôkô, Elsa Wolliaston, James Carlès…).
Durant les années qui suivront, ces danseurs pionniers qui constituent une première génération, contribueront à la diffusion d’un patrimoine chorégraphique africain, notamment en voyageant en Europe ou aux Etats-Unis.
En 1995 se produit un autre événement notoire : la création des Rencontres chorégraphiques de l’Afrique et de l’Océan indien. Sous la forme d’un concours, ces Rencontres ont pour but d’offrir une visibilité à des artistes chorégraphiques venus de différents pays d’Afrique. Créée à la demande d’Afrique en Créations (association alors sous la tutelle du ministère de la Coopération en France) et sur l’initiative d’Alphonse Tiérou (historien de la danse, danseur et chorégraphe) cette première édition a lieu à Luanda, en Angola. Au fil des années, après Luanda, s’ensuivront d’autres villes, d’autres pays qui accueilleront Les Rencontres, les opérateurs culturels changeront, le concours sera remplacé plus tard par un festival, mais il faut retenir qu’à travers elles, c’est toute une nouvelle génération de danseurs qui questionnera la danse contemporaine. De nouvelles formes émergeront, d’anciens lauréats deviendront opérateurs culturels ou formateurs comme c’est le cas de Salia Sanou à Ouagadougou et de Faustin Linyekula en RDC. Cette deuxième génération s’éloignera parfois de certains codes définis par ses prédécesseurs, elle permettra de croire en la danse à la fois comme un art et un métier, et marquera le début d’un véritable «boom» chorégraphique, puisque là où les premières Rencontres réunirent vingt candidats en Angola, quinze ans plus tard à Bamako ce sont cent vingt artistes qui postuleront.
Au programme
Lundi 10 juin – 20h
Vagabundus
Compagnie Converge+, Idio Chichava
Mozambique
pièce pour 13 interprètes 40min
Échogr’Art-Phie
Agathe Djokam Tamo
Cameroun
solo 40min
Mardi 11 juin – 20h
Voix d’Elle
Lou Véronique
Niger, Côte d’Ivoire création 2023
solo 40min
La première danse politique
Josué Mugisha
Burundi
quatuor 30min
Mercredi 12 juin – 20h
Dag Papa
Alioune Diagne
Sénégal
solo 40min
Un voyage autour de
mon nombril
Julie Iarisoa
Madagascar
solo 25min
Jeudi 13 juin – 20h
Xarito – Amitié
Gaël Kafuma NDécky & El Hadji Malick NDiaye
Sénégal
duo 40min
Guiligiri
Esther Tarbangdo
Burkina Faso
solo 25min
Vendredi 14 juin – 20h
Mangeuses d’âmes
Salamata Kobré
Burkina Faso
quatuor 40min
Zouglou
Hippolyte Bohouo
Côte d’Ivoire
duo 40min
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