J’ai lu la Lettre au père il y a plus de dix ans, et j’ai reçu ce texte en pleine figure. Depuis, il est resté dans mes pensées comme un mélodie lancinante qu’on ne peut s’empêcher d’entendre de loin en loin. Kafka a écrit cette lettre au moment où il projetait de se marier avec Julie Wohryzeck, à l’âge de 36 ans. Cinquante pages, qu’il a remises à sa mère, pour qu’elle la transmette au père. Comme on pouvait s’y attendre, la mère ne l’a pas transmise, et le père de Kafka ne l’a donc jamais lue.
Ce texte, Kafka l’a écrit à un moment charnière de sa vie. Avant de franchir le pas du mariage, il sent le besoin de faire le bilan de ses peurs, de ses terreurs d’enfant, et d’inventer un autre mode de relation avec son père. Le projet paraît simple, mais c’est évidemment un piège qu’il se tend à lui-même, et c’est ce qui fait la force de ce texte. C’est aussi bien une déclaration d’amour, un appel au secours, une volonté d’apaisement, qu’une déclaration de guerre, un long et terrible réquisitoire. Extrait de la note d’intention de Jean-Yves Ruf
LETTRE AU PÈRE
de Franz Kafka
mise en scène Jean-Yves Ruf
avec Jean-Quentin Châtelain
scénographie Laurent Pichat
son Jean-Damien Ratel
lumières Christian Dubet
production Théâtre Vidy-Lausanne
coproduction Le Chat Borgne
le Chat Borgne est une compagnie conventionnée par la DRAC Alsace
durée 1h15 environ
10 au 19 janvier 2012 : Théâtre Vidy-Lausanne (Suisse) – création
24 janvier au 11 février 2012 : Théâtre des Bouffes du Nord, Paris
14 au 26 février 2012 : Théâtre Vidy-Lausanne (Suisse)
28 février 2012 : Espace Maurice Novarina, Thonon-les-Bains
6 au mars 2012 : La Comédie de Valence
12 au 14 mars 2012 : Centre dramatique régional de Tours
16 mars 2012 : Centre culturel Le Rive Gauche,
Saint-Etienne-du-Rouvray
20 au 24 mars 2012 : TNT, Théâtre national de Toulouse, Midi-Pyrénées
27 et 28 mars 2012 : Le Moulin du Roc, Niort
Nous connaissons bien ce texte de Kafka et JQ Chatelain nous avait éblouis il y a qqs années dans « Kaddish »,et pourtant la représentation
du vendredi 28 nous a plongé, mes 4 amis et moi même dans une grande déception et colère devant l’élocution pâteuse et lourde de l’acteur ce soir là (qui semblait sous l’emprise de l’alcool)! De plus JQ C se permettait, dans son état, de s’interrompre, comme une star offusquée à la moindre toux du public…
C’était pitoyable et honteux … merci de transmettre notre grande colère et déception à l’acteur,
MB