Nicolas Dubourg est réélu hier pour 2 ans à la présidence du Syndeac, le syndicat des entreprises artistiques et culturelles lors de l’assemblée générale du syndicat. Une motion (publiée ci-dessous) a été votée à l’unanimité pour alerter Rima Abdul-Malak, la Ministre de la culture sur la situation financière critique de l’ensemble du secteur public de la culture.
Voilà des années que le Syndeac alerte le Gouvernement sur la situation financière critique traversée par le service public des arts et de la culture. Tous nos adhérents et adhérentes sont, à des niveaux divers, traversés par des difficultés économiques majeures qui mettent en cause leur avenir à court ou moyen terme, et menacent l’édifice culturel français dans son originalité tant artistique que territoriale.
Les équipes artistiques sont les premières victimes du ralentissement de l’activité de production et de programmation, dont le volume est estimé à ce jour à près de 50 % ; la menace sur l’emploi est donc immédiate et la
diversité artistique en sera lourdement impactée ;
Les scènes conventionnées d’intérêt national – dont un plan Théâtre avait pour but d’en assurer la sauvegarde et le développement il y a encore peu – sont elles aussi dans une situation catastrophique : outre le ralentissement de leur activité, et son impact sur l’écosystème, les SCIN sont au bord du gouffre, des licenciements sont en vue ; c’est inédit.
Les labels nationaux, quels qu’ils soient, vivent une situation économique jamais connue ; une part importante d’entre eux seront en déficit dès 2023 ; et en 2024, les situations aggravées se développeront ; les capacités de l’ensemble des opérateurs s’effondrent ce qui est également totalement inédit. Les festivals de leurs côtés, vivent des moments de grandes inquiétudes, les mêmes causes produisant les même effets.
Pendant ce temps-là, la Ministre de la culture revendique un budget pour 2024 à la hausse, alors qu’il est atone pour le secteur de la création : seuls 9 millions sont annoncés dans le cadre du plan « Mieux produire mieux diffuser ». Alors que les besoins vitaux du secteur – équipes artistiques et lieux – s’estiment à 30 millions d’euros pour notre seul périmètre syndical afin de garantir la survie de l’activité et l’amélioration normale des conditions de travail en période de vive inflation, le plan « mieux produire mieux diffuser » risque simplement de se résumer à organiser la pénurie autour de projets sur des critères multiples et dans des conditions financières intenables avec les Collectivités Territoriales.
Après des concertations auxquelles le Syndeac s’est associé dans un esprit constructif qui caractérise son positionnement syndical, force est de constater que nous arrivons à une impasse.
Le Syndeac n’accepte plus cette paupérisation récurrente du spectacle vivant à l’heure du pass culture dont le budget a dépassé depuis deux ans déjà, celui consacré à la décentralisation culturelle en 70 ans.
Le Syndeac, unanime, alerte la ministre de la culture sur une situation qui ne peut plus durer et qui nécessite une approche radicalement différente.
Autant le Syndeac a acté, dans le cadre de son travail sur la mutation écologique, la nécessité de repenser le rythme de la production pour travailler à la relation artistique aux habitants, autant nos adhérents et adhérentes n’accepteront plus de jouer le jeu de nouveaux dispositifs (MPMD) qui ne comblent pas les déficits structurels. Avant de « mieux produire et mieux diffuser », nous souhaitons avant
tout garantir notre capacité à produire et diffuser.
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