Richard Martin, le directeur du théâtre Toursky, qu’il avait fondé en 1971 est décédé lundi à l’âge de 80 ans à la Maison de Gardanne, où il était hospitalisé. Sa disparition a été rendue publique hier soir lors du conseil des 2e et 3e arrondissements, où l’homme de théâtre avait été élu sur la liste de Bruno Gilles (divers droite).
Dans son communiqué, la ville de Marseille rend hommage à « une figure emblématique du paysage culturel marseillais ». Pourtant les relations ont souvent été orageuses entre l’homme de théâtre et les diverses équipes municipales. Dernier épisode en date, sa grève de la faim au début de l’année pour protester contre la suppression de 80.000 euros de subventions par la mairie (sur un total de près de 1 million, pour un budget d’environ 2 millions). Son état de santé avait alors justifié une hospitalisation.
« Je tiens à saluer l’engagement infatigable d’un artiste, militant de la culture et des quartiers populaires depuis plus de 50 ans » , souligne le maire divers gauche de Marseille Benoît Payan dans son hommage, évoquant « le tempérament flamboyant » de cette personnalité marseillaise. « Malgré nos différences, nous avions toujours gardé des liens d’amitié, et avions su retrouver le chemin du dialogue pour l’avenir du théâtre Toursky », poursuit le maire de Marseille.
Implanté depuis 1970 au cœur du 3e arrondissement de Marseille, un des quartiers les plus pauvres d’Europe, le Théâtre Toursky, dont la plus grande salle compte quelque 700 places, accueille chaque année une cinquantaine de spectacles, dont des créations.
« J’ai apporté à cette ville une réputation dans le monde entier, je pense avoir mieux servi le développement culturel populaire que tous les discours », avait déclaré Richard Martin, pendant sa grève de la faim, toujours fier, plus de 20 ans après, d’avoir fait venir la soprano américaine Barbara Hendricks « au milieu des HLM », pour les 30 ans de son théâtre.
© Agence France-Presse
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