Près de 300 personnes se sont rassemblées vendredi 1er septembre dans la cour du théâtre Les Déchargeurs, pour soutenir les salariés et les compagnies, après l’annonce de sa fermeture cet été. Mardi 5 septembre, le tribunal de commerce de Paris doit se prononcer sur une liquidation judiciaire ou un redressement judiciaire. L’équipe permanente met tout en oeuvre pour trouver des salles pour les 40 compagnies nauffragées.
Les 13 salarié.e.s (permanent.e.s et intermittent.e.s) et les 40 compagnies programmées jusqu’en décembre continuent le combat entamé au milieu de l’été pour tenter de faire vivre les activités du théâtre Les Déchargeurs, même s’ils ne font pas trop d’illusions sur l’avenir de son activité au 3 de la rue des Déchargeurs. L’équipe des Déchargeurs n’en démord pas sur les raisons qui ont amené Adrien Grassard à fermer les portes du théâtre. « Les raisons essentielles qui nous ont été données sont économiques. Il s’appuie sur la fragilité du lieu, sur le fait qu’on ne remplissait pas assez les salles. Mais les raisons sous jacentes sont quand même, à notre sens, liées au rachat immobilier » explique Emmanuelle Jauffret, la responsable de la communication. En avril dernier le bâtiment a été racheté par la société immobilière marseillaise, la Holfim, qui souhaite changer la destination du batiment, et devrait en faire la demande à la ville de Paris. Pour le moment dans le Plan Local d’Urbanisme, le théâtre est déclaré dans la catégorie « Cultures et Loisirs – Spectacles culturels ».
L’équipe regrette qu’Adrien Grassard n’ait pas cherché un repreneur pour maintenir l’activité du théâtre au lieu de le vendre à une société immobilière. « Quand il a parlé de fermeture, on lui a demandé si on pouvait de notre côté, essayer de chercher un repreneur ou d’alerter la mairie de Paris. Il nous l’a interdit formellement. » explique Rémi Prin, le programmateur des Déchargeurs qui s’est vu menacer de licenciement lorsqu’il a envoyé un mail aux compagnies qui devaient jouer en 2024 pour commencer à les prevenir.
Solidarité théatrale
40 compagnies devaient présenter leurs spectacles d’ici le mois de décembre. « Ça a été un coup de massue » affirme Mélie Néel qui devait présenter du 13 au 30 septembre Méduses, prix du Jury du Festival Court mais pas vite 2022, organisé par Les Déchargeurs. « On n’a pas compris ce qui se passait car un lieu comme les Déchargeurs est un tremplin incroyable pour les jeunes compagnies » poursuit la comédienne et autrice. « Depuis la crise du Covid-19, il y a un embouteillage réel. Beaucoup de jeunes compagnies font du théâtre et tant mieux. Mais il y a peu d’endroits où ces spectacles peuvent jouer. Le théâtre Les Déchargeurs avait décidé de permettre à de jeunes compagnies de jouer sans leur demander de payer et d’avancer de l’argent.»
L’équipe des Déchargeurs n’entend pas laisser tomber ces compagnies et met tout en oeuvre pour leur trouver des solutions de repli. « On ne lâchera pas les compagnies » explique Rémi Prin. « Notre objectif est de reprogrammer les 40 spectacles. On ira jusqu’au bout. » Une quinze compagnies ont déjà été programmées gràce la solidarité du Nouveau Théâtre de l’Atalante ( qui va acceuillir le festival Court mais pas vite 2023 les 11 et 12 octobre et des spectacles), le Théâtre El duende, Le Lavoir moderne parisien, l’Athénée (avec l’appui de Prémisses Production), La Mazane, le Théâtre la Flèche, La Comédie Bastille. Et le Bouffon théâtre pour l’acceuil des ateliers. D’autres rendez-vous sont prévus cette semaine, notamment avec des représentants des théâtres subventionnés parisiens.
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