Trois hommes se relaient pour dire leur vie.
Paul expose comment il a fait fortune en lançant Killology, un jeu vidéo ultra-violent dont le concept lui est venu dans un accès de haine envers un père qui le dénigrait.
Alan tente de justifier pourquoi il a décidé de se venger de Paul, en partie responsable selon lui de la mort de son fils Davey.
Davey retrace sa lente descente vers la délinquance et la rencontre funeste avec ses bourreaux, puis révèle le scénario salvateur de sa seconde vie.
Dans un espace-temps convoquant le réel et le virtuel, les vivants et les morts, le cauchemar et les rêves, les paroles s’interconnectent et s’entrechoquent, levant peu à peu le voile sur l’histoire intime des trois protagonistes et sur le drame qui les lie.
En partant d’un fait divers insoutenable, la mise à mort d’un adolescent par des jeunes gens adeptes d’un jeu vidéo dont ils se sont inspirés pour commettre leurs sévices, et en se focalisant sur les parcours de trois hommes que cet évènement tragique concerne plus ou moins directement, Gary Owen explore dans Killology certains mécanismes de la violence, aussi bien dans la sphère privée des relations père/fils que dans la sphère publique d’une société glorifiant la réussite et le profit individuels à tout prix. La pièce interroge ainsi les racines de la violence, sa nature et sa légitimation (existe-t-il une violence juste et justifiable?), ouvre le débat des répercussions dans la vie réelle des représentations de la violence fictionnées et relayées par les médias et pose la question de la fonction cathartique d’une esthétique de la violence.
Privilégiant l’adresse frontale associée à une langue directe et sans complaisance, Killology est un appel à un théâtre percutant, radical mais jamais outrancier : la violence ici n’est pas montrée mais toute entière contenue dans les mots et les paroles, conférant un impact vibrant aux différents récits et amenant sans ménagement le spectateur à se confronter à sa propre sensibilité et à sa propre conscience morale.
Killology
Texte Gary Owen
Traduction Kelly Rivière
Mise en scène Benjamin Guyot
Collaboration artistique: Lola Thiery
Scénographie Estelle Gautier
Lumières Anna Geneste
Son et musique live: Ilhan Blanco
Avec Eric Antoine, Antoine Cordier, Thibault Rigoulet
Administration/production: Camille Boudigues
Producteur: Public Aléa
Co-producteurs: L’Archipel, Fouesnant (29), La Maison du Théâtre, Brest (29), Pont des Arts, Cesson-Sévigné (35)
Soutien financier à la Résidence: Comédie de Béthune, CDN
Ce spectacle bénéfice des aides à la production de la DRAC Bretagne et de la Région Bretagne.
Avec le soutien financier de la SPEDIDAM
du 15 septembre au 15 octobre 2023
La Reine Blanche, Paris
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