Rarement titre aura si bien porté la pensée d’une pièce : on s’agite, on rit, on s’affronte, on chante, on frôle le drame mais au fond, il ne se passe rien. C’est une oeuvre légère et gracieuse mais qui tutoie en permanence la tragédie. Deux intrigues en miroir, deux couples : Héro et Claudio s’apprêtent à célébrer leur mariage mais des insinuations calomnieuses conduisent Claudio à interrompre brutalement la cérémonie. Benedict et Béatrice, tous deux farouchement réfractaires à l’idée de mariage, ne se supportent pas mais vont être poussés dans les bras l’un de l’autre par la ruse de leurs amis. Dans les deux cas, c’est le ouï-dire qui aiguillonne les sentiments : c’est la forme qui crée le fond. Tout est affaire de faux-semblants. Shakespeare fait de ce constat amer une fête jubilatoire. Il nous invite à danser le désenchantement du monde. De cette contradiction naît la mélancolie, une mélancolie téméraire. Celle de Béatrice qui, quand elle dort, rêve souvent de malheur mais se réveille dans un grand éclat de rire. D’après dossier de presse.
Beaucoup de bruit pour rien
de William Shakespeare
texte français Jude Lucas
mise en scène Clément Poirée
Production : Compagnie Hypermobile – subventionnée par la Ville de Paris.
Coproduction : les Productions Somnambules, avec la participation artistique du
Jeune Théâtre national et l’aide d’Arcadi – dans le cadre des Plateaux solidaires,
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