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La Fille de Madame Angot bien en verve à l’Opéra-Comique

A voir, Les critiques, Opéra, Paris

© Jean-Louis Fernandez

Le chef d’orchestre Hervé Niquet et le metteur en scène Richard Brunel font souffler sur l’Opéra-Comique un vent de jeunesse et de révolte en revisitant une opérette oubliée de Charles Lecocq.

L’Opéra-Comique lance à la fois sa saison et le mandat de son nouveau directeur Louis Langrée, avec le retour tardif d’un des gros succès populaires de Charles Lecocq : La Fille de Madame Angot. Récemment réhabilitée au disque par le Palazzetto Bru Zane, l’oeuvre est vive, légère, charmante et impertinente, dans le parfait esprit de la salle Favart. Si son livret assez alambiqué ne dépasse pas l’anecdote au cours de laquelle s’affrontent les pro-Républicains et les conservateurs Royalistes, qui sont aussi des rivaux sentimentaux, sa musique est pleine d’entrain et de gaieté savoureuse.

Créée en 1872, l’œuvre offrait au public de la IIIe république l’occasion de relativiser voire même de conjurer la maussaderie ambiante de son époque en replongeant dans la courte mais tout aussi incertaine période du Directoire qui suivit la Révolution française. Le metteur en scène et directeur de l’Opéra de Lyon Richard Brunel a justement décidé d’extraire la pièce de son contexte originel sans pour autant renoncer à en faire la grande fresque sociale attendue. Ainsi, il transpose l’action dans le Paris de mai 68 où l’effervescence artistique et la protestation politique battent leur plein. Au moyen de force pancartes, banderoles, drapeaux, et mégaphone, se donnent à lire et à entendre les slogans libertaires cultes et chocs qui donnent une portée plus actuelle à l’instabilité politique et à l’aspiration au changement dont parle l’ouvrage.

Au coeur de ce tournant historique qui prend vie sur un plateau toujours en action et en mouvement, une turbulente héroïne dénommée Clairette, issue d’un milieu populaire et d’une fameuse lignée – sa mère citée dans le titre n’est autre qu’une célébrissime poissarde réputée forte en gueule et en tempérament – apparaît comme une jeune femme moderne, frondeuse, forcément éprise de liberté. Dans cette nouvelle version, elle travaille au sein d’une usine automobile où les ouvriers se mettent en grève quand ils ne préparent pas les festivités d’un mariage à venir : leur petite protégée est promise au coiffeur Pomponnet, (Pierre Derhet, capillairement gâté et drôlement benêt) mais lui préfère le panache d’un chansonnier contestataire (fiévreux Julien Behr). C’est dans une mythique salle de cinéma du quartier latin que Brunel plante le décor de la suite de l’ouvrage. Assis dans les gradins, des couples se bégotent tandis que les forces de l’ordre, matraques en mains, font leur ratonnade, tout cela sur les rythmes palpitants de valses capiteuses.

Le chef baroque Hervé Niquet dirige aussi énergiquement que amoureusement la partition qu’il connaît et souhaite défendre depuis longtemps. Galvanisés par l’élan insufflé, l’Orchestre de chambre de Paris, les membres du chœur Le Concert spirituel, et toute l’épatante distribution réunie, affichent une forme et un plaisir évidents. Étonnante dans un rôle « à contre-emploi », la grande tragédienne qu’est Véronique Gens révèle avec aisance son attrait pour la comédie en campant Mademoiselle Lange, une actrice volontiers frivole et intrigueuse. Sous sa houlette, l’innocente Clairette de Hélène Guilmette, trouve la voie de l’émancipation féminine. Les deux interprètes, en tenues de pin-up très « sixties », s’amusent à jouer un remake des immortelles Demoiselles de Jacques Demy en s’illustrant dans un irrésistible numéro dansé. Musicalement et théâtralement, La Fille de madame Angot affiche une neuve et belle vitalité.

Christophe Candoni – www.sceneweb.fr

La fille de Madame Angot de Charles Lecocq
Opéra-comique en trois actes. Livret de Clairville, Paul Siraudin et Victor Koning. Créé aux Fantaisies-Parisiennes (Bruxelles) le 4 décembre 1872.

Direction musicale Hervé Niquet
Mise en scène Richard Brunel
Avec Hélène Guilmette, Véronique Gens, Pierre Derhet, Julien Behr, Matthieu Lécroart, Floriane Derthe, Antoine Foulon, Geoffrey Carey, Matthieu Walendzik

Orchestre de chambre de Paris
Chœur Le Concert Spirituel

Durée : 2h15

Opéra Comique
du 27 septembre au 5 octobre 2023

Opéra de Nice
du 27 au 29 septembre 2024

Opéra d’Avignon
du 28 au 31 décembre 2024

Opéra de Lyon
dates ultérieures

29 septembre 2023/par Christophe Candoni
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2 réponses
  1. Bruno Deplanque
    Bruno Deplanque dit :
    30 septembre 2023 à 0 h 44 min

    Bonsoir

    J’ai assisté ce soir à ce spectacle. C’est une occasion manquée. Certains interpretes et l’orchestre sauvent la soirée. Mais la mise en scène est particulièrement ratée.
    Et qu’ont à voir les grévistes de boulogne billancourt avec les poissardes des halles sous le directoire!
    C’est incompréhensible, médiocre et finalement très convenu….

    Répondre
    • Etienne
      Etienne dit :
      2 octobre 2023 à 12 h 38 min

      entièrement d’accord avec vous! la transposition ne tient pas la route et même fait perdre le fil de cette oeuvrette ce qui est un comble. On avait mal pour Véronique Gens mal à l’aise dans son rôle. Contrairement à la critique complaisante ici je n’ai pas trouvé l’allant qui convient à Mme Angot. Seule la direction de Hervé Niquet est vive et souple. Mais la mise en scène lourdaude casse tout et verse même par moment dans le contresens. Les sifflets à la fin de la première étaient mérités. Gâchis total.

      Répondre

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