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La rêverie fantaisiste d’Helena Noguerra

A voir, Les critiques, Paris, Théâtre
"Un dernier rêve pour la route" d'Helena Noguerra par Catherine Schaub ©Emilie Brouchon
"Un dernier rêve pour la route" d'Helena Noguerra par Catherine Schaub ©Emilie Brouchon

« Un dernier rêve pour la route » d’Helena Noguerra par Catherine Schaub © Emilie Brouchon

Au théâtre du Rond-Point, à Paris, l’autrice et comédienne signe une pièce sur la mort où se côtoient une multitude de personnages extravagants

Quel étrange voyage que ce spectacle Un dernier rêve pour la route joué jusqu’au 24 juin au Théâtre du Rond-point (Paris 8e) ! Son autrice, Helena Noguerra, interprétant également le rôle d’Iléna, déploie un imaginaire qui semble sans limites. Sur le plateau : une femme souhaitant en finir avec la vie, sa mère autoritaire et insensible, un prince aux manières de goujat, un musicien et une multitude d’autres individus à l’excentricité débordante. Sans oublier une créature extravagante se muant tour à tour en fée dépourvue de pouvoirs magiques, en papillon songeur, en boxeur conciliateur ou en triton émergeant d’un monde lointain, brillamment incarnée par Romain Brau – aperçu au cinéma dans Les crevettes pailletées (2019) et La Revanche des Crevettes pailletées (2022).

Les êtres et les mondes se succèdent dans cette pièce, mise en scène par Catherine Schaub, où le rire côtoie la mort à travers quatre tableaux comme autant de rêves. L’histoire ? Iléna, parvenue selon ses désirs au terme de son existence malaimée, est plongée dans quatre songes délirants avant de livrer son dernier souffle dans le monde des vivants.

Protégée dans son immense lit occupant la moitié de la scène, Iléna cohabite dans son imaginaire avec des figures d’amours impossibles. Les hommes, incarnés par Pierre Notte, malmènent son cœur et son esprit. Iléna aspire à la légèreté et au bonheur. Ils lui servent des injures misogynes et un sexisme conjugal nauséabond. Quid de sa mère aussi étrangère à la tendresse qu’une pierre tombale ? Christiane Cohendy donne toute son épaisseur et son esprit à ce personnage coiffé d’un diadème, aussi drôle que tyrannique. Face au malaise de sa fille, cette reine-mère semble bien embarrassée et prête à tout, quitte à froisser, pour se libérer de ces ennuis. Car oui, la dépression d’Iléna est une charge à laquelle sa mère ne souhaite se confronter ou à défaut, en partager un peu le fardeau.

L’écriture d’Helena Noguerra manie les ressorts comiques à tout va pour faire oublier la tragédie qui advient. Le comique queer et gracieux de Romain Brau en forme l’élément principal malgré une redondance parfois trop appuyée. Qu’importe, le rire s’échappe du public, conquis par cette fable onirique. Les personnages rebondissent sans cesse sur les mots prononcés par chacun, pour mieux en détourner le sens.

Les lumières colorées signée Thierry Morin éclairent avec douceur le décor monochrome, dont le motif unique tapisse la tête de lit, le mur de fond, l’armoire, le paravent ou encore le fauteuil et son guéridon. La pièce maîtresse demeure ce lit gigantesque se transformant au fil de l’intrigue en ring de boxe, en embarcation voguant sur la mer, en immense voile ou en linceul immaculé.

Le spectacle a beau aborder un sujet complexe et difficile, le ton demeure léger. La musique de Philippe Eveno lui donne des airs de telenovelas ; notes de guitares et chansons performées par Christiane Cohendy agissent comme des virgules entre les différents rêves d’Iléna. L’univers déployé par Helena Noguerra ravive des souvenirs d’enfance et l’insouciance marquant généralement cette période de nos vies. La dramaturge livre cet ultime périple en restant fidèle à ses intentions : nous faire rire et rêver malgré le drame.

Kilian Orain – www.sceneweb.fr

Un dernier rêve pour la route
Texte : Helena Noguerra
Mise en scène : Catherine Schaub
Avec : Romain Brau, Christiane Cohendy, Philippe Eveno, Helena Noguerra, Pierre Notte
Assistante à la mise en scène : Agnès Harel
Scénographie : Emmanuel Clolus
Création musicale : Helena Noguerra, Philippe Eveno
Costumes : Romain Brau
Lumières : Thierry Morin
Design sonore : Jean-Baptiste de Tonquédec

Production Arts Live Entertainment – Richard Caillat

Avec le soutien de l’Adami – www.adami.fr, Organisme de gestion collective des droits des artistes-interprètes : gestion des droits, aide financière aux projets, défense des intérêts et accompagnement de carrière

Durée 1h20

Théâtre du Rond-Point
du 6 au 24 juin 2023
20h30

9 juin 2023/par Kilian Orain
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