Le Théâtre de la Ville, célèbre institution parisienne à l’histoire mouvementée, rouvrira ses portes en septembre 2023 après sept années de travaux et d’aléas, pour un coût total de 40 millions d’euros, a indiqué jeudi la mairie de Paris.
Ce théâtre construit en 1862 en plein cœur de Paris, face au théâtre du Châtelet sur la place homonyme, doit voir le bout de ses travaux en mars, a annoncé l’adjoint (PCF) aux travaux Jacques Baudrier lors d’une visite. Il doit ensuite recevoir, en mai, l’aval de la commission de sécurité, dernière étape avant que le directeur Emmanuel Demarcy-Mota puisse reprendre possession des lieux, ont expliqué les architectes Marie-Agnès Blond et Stéphane Roux.
Le théâtre avait fermé ses portes fin 2016 pour trois ans de travaux et un coût initial de 26 millions d’euros pour la Ville, qui en déboursera finalement 36. « Ce n’est pas une réfection à l’identique: on a apporté des outils en plus », souligne Jacques Baudrier qui dit ne pas connaître « de chantier patrimonial qui n’ait pas eu un an de retard ».
L’édifice du Second Empire, restructuré dans les années 1960 pour accueillir un amphithéâtre en béton à la place de la salle à l’italienne, était d’abord « très pollué par le plomb des deux époques. On a dû gratter tous les murs », explique Stéphane Roux.
En 2017, la Caisse régionale d’assurance maladie (Cramif) a aussi exigé d’automatiser le cintre, la machinerie qui actionne les décors au-dessus de la scène, afin d’éviter les accidents. Dorénavant, les 60 perches pouvant supporter 27 tonnes de surcharge seront « capables de faire trois spectacles par soir », souligne Marie-Agnès Blond.
En 2019, le projet artistique DAU, voulu par la direction du Châtelet, « n’a pas été tendre avec le bâtiment » avec notamment des trous dans les murs et le parquet de la salle de la Coupole, souligne Stéphane Roux.
C’est enfin la crise sanitaire qui explique « les trois années de retard » et le surcoût, lié aussi à l’inflation, selon M. Baudrier.
Dans le hall d’accueil, les escaliers ont été repoussés et les mezzanines réajustées afin de dégager la vue sur le gradin en béton de 1968 et de « reconnecter l’intérieur du théâtre avec la place », selon Marie-Agnès Blond. La ville de Paris a finalement décidé d’y ajouter un ravalement de façade, intégralement financé – 4 millions d’euros – par les bâches publicitaires.
© AFP
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