Non, ce qui compte ici c’est la ferveur du public, c’est l’ouverture du Festival, les polémiques font souvent parties d’Avignon. Moi je suis en train de travailler à fond sur le Cour d’Honneur, une secte non. Avignon c’est surtout une grande chorégraphie collective et Fabrice Luccini montre son intérêt pour le Festival en parlant de la sorte.
La question sous jacente du bon mot de Fabrice Luccini n’est-elle pas de savoir si le Festival est toujours populaire ?
Regardez dans les rues, c’est la force d’Avignon. On vient faire Avignon, ce n’est pas seulement les artistes, ce sont les techniciens, le public. Moi j’y crois c’est clair.
Vous êtes donc artiste associé, un chorégraphe, dans un festival très théâtral. Et quel est votre rôle exactement ?
En fait c’est beaucoup de discussions depuis cinq ans avec Vincent Baudrillier et Hortense Archambault sur mes projets. Moi je n’étais peut-être pas fait pour le festival, mon meilleur spectacle c’est une installation pour un spectateur et un téléviseur, donc je n’étais pas fait pour le Cour d’Honneur ! J’avais peut-être peur aussi des grandes salles, des premières houleuses. Et c’est petit à petit en me plongeant dans l’histoire du Festival que les choses ont commencé à prendre.
Dans le spectacle vivant de ce début de 21ème siècle les artistes mélangent de plus en plus le genre, entre théâtre, danse, vidéo, les frontières se brisent, est ce que c’est aussi le sens de votre conception du spectacle vivant?
On est à l’air d’internet, tout le monde écrit, tout le monde lit, la vidéo est accessible à tout le monde. Il y a bien sûr des cultures, moi j’ai commencé par la danse à 7 ans, mais à 7 ans je voyais du théâtre.
Et vous en avez-vu en Avignon, parce que votre grand-mère habitait ici….
Pour moi Avignon, c’est une école du spectateur, je suis devenu artiste et danseur dans les cours de danse mais aussi parce que j’ai vu des spectacles, Maguy Marin, Patrice Chéreau, Kantor, Pina Bauch. C’est ce qui m’a donné envie d’être artiste. Et aussi en transpirant dans des studios de danse à l’Opéra de Paris notamment.
On vous a confié la Cour d’honneur qui n’est pas une sallee facile, beaucoup de metteurs en scène de renoms s’y sont cassés les dents, comment l’avez-vous appréhendez ?
C’est une salle immense, mais il y a aussi une place pour la fragilité et une intimité. C’est comme un écrin. Quand on est sur scène, les gens ne sont pas loin. Et donc j’ai eu envie de travailler avec des enfants. C’est aussi parce que les danseurs sont toujours trop petits à la Cour d’honneur ! On a beau sauter très haut on ne se mesure pas au 30 mètres des murs. On a beau courir très vite, pour parcourir les 40 mètres de large, le coureur va lentement. Et du coup j’ai eu envie de jouer le petit. Alors travailler avec des enfants est un risque car ils sont imprévisibles. J’avais envie que l’ensemble du Festival soit sous ce signe là : l’improvisation et le geste collectif.
Travaillez avec des enfants n’est pas la chose la plus facile ?
Nous sommes une cinquantaine, au début on disait les enfants et les adultes, aujourd’hui on dit les danseurs, car c’est une vraie troupe. Et c’est un plaisir fou de travailler avec eux.
Un peu plus tard dans le Festival vous allez présenter une nouvelle version de Levée des conflits, dans un stade de Foot, au Stade de Bagatelle sur l’ïle de la Barthelasse, pour la petite histoire c’est là que Gérard Philipe jouait au foot. Pourquoi un stade ?
En fait on chercher de l’herbe plane, et puis il y a l’histoire. On a créé le spectacle à Rennes, là la version sera plus sauvage, faite pour Avignon. Les spectateurs seront assis à même le sol, ils seront tout près de la danse pour se la prendre en pleine poire. C’est une sorte de transe d’une heure et demie, de mouvements qui se lient les uns aux autres
Propos recueillis par Stéphane CAPRON – www.sceneweb.fr
Avez le sentiment comme l’a déclaré lundi 4 juillet dans les colonnes du Figaro le comédien Fabrice Luccini que le Festival est une secte…en clair, faites vous parti de cette secte….?
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