Avignon fête les 40 ans de Théâtre Ouvert
Quarante ans déjà que Jean Vilar accueillait à bras ouverts Théâtre Ouvert et sa célèbre formule de «mise en espace » : une approche scénique d’un texte nouveau, choisi par un metteur en scène, travaillé avec des comédiens de son choix durant douze jours consécutifs, sans décor ni costumes. Au spectateur d’imaginer le futur spectacle possible. Chaque présentation était suivie d’un dialogue avec le public. Jean-Pierre Vincent ouvrit le feu en 1971 ; Alain Françon se prêta au jeu avec le retour au Festival de Théâtre Ouvert en 1985, à l’initiative d’Alain Crombecque. Tous deux participent cet été au cycle de mises en espace conçu pour l’anniversaire des quarante ans de Théâtre Ouvert. Deux metteurs en scène d’une nouvelle génération, Frédéric Maragnani et Benoît Lambert, se joignent à ces grands de la mise en scène. Quatre nouvelles pièces, choisies par ces artistes, témoignent d’une ouverture aux écritures non exclusivement francophones, comme ce fut longtemps le cas : celle d’une Anglaise de vingt-sept ans, d’une Américaine déjà bien connue dans son pays, d’un nouvel auteur allemand et d’un jeune auteur français. Un salut aux très nombreux auteurs déjà révélés par Théâtre Ouvert sera proposé par Stanislas Nordey dans une « traversée », qui retrace également son parcours personnel avec ces oeuvres. France Culture, présente aux côtés de Théâtre Ouvert depuis ses débuts au Festival, offre cette soirée aux spectateurs et auditeurs de la radio. La finalité espérée de toute mise en espace demeurant le spectacle futur, toujours possible, un spectacle emblématique de Théâtre Ouvert sera repris : Ébauche d’un portrait, d’après le Journal de Jean-Luc Lagarce. Enfin, une rencontre autour de l’écriture scénique à Théâtre Ouvert, animée par Denis Guénoun, et une exposition d’affiches aux Pénitents blancs retraçant ces quarante années de découvertes et d’enthousiasmes théâtraux, complèteront cette présence dans la 65e édition du Festival
. Micheline Attoun et Lucien Attoun directeurs de Théâtre Ouvert
MISES EN ESPACE
CHAPELLE DES PÉNITENTS BLANCS
8 9 13 14 18 19 23 24
production Centre National des Dramaturgies Contemporaines-Théâtre Ouvert
coproduction Festival d’Avignon, France Culture
avec le financement de la Région Île-de-France et de la D.G.C.A. (Ministère de la Culture et de la Communication)
avec le soutien de la Sacd et de la Maison Antoine Vitez (Centre International de la Traduction Théâtrale)
Toutes les mises en espace seront suivies d’un dialogue avec le public.
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CANCRELAT
de Sam Holcroft
par Jean-Pierre Vincent
8 9 juillet à 15h et 21h
texte Sam Holcroft mise en espace Jean-Pierre Vincent traduction Sophie Magnaud
avec la collaboration de Bernard Chartreux, Alain Poisson
avec Suzanne Aubert, Daphné Biina Nwanak, Sébastien Chassagne, Chloé Chaudoye, Julien Frégé, Sophie Magnaud, Julie Pilod
coproduction Compagnie Studio Libre / avec la participation artistique du Jeune Théâtre national et du PSPBB-École supérieure d’Art dramatique de la Ville de Paris / avec le soutien du Traverse
Theatre (Édimbourg) et du British Council
Cancrelat est publié aux éditions Théâtre Ouvert/Tapuscrit.
Cette mise en espace sera captée par France Culture.
Sam Holcroft débute sa carrière à vingt ans, en 2003, en intégrant le groupe de jeunes auteurs de théâtre du Traverse Theatre d’Édimbourg. En 2005, elle est sélectionnée pour participer à la célébration des cinquante ans du Royal Court Theatre. Depuis 2006, elle a écrit une dizaine de pièces. Cancrelat a été mis en voix par Sophie Loucachevsky, dans le cadre d’un échange entre le Traverse Theatre et Théâtre Ouvert, en partenariat avec la Maison Antoine Vitez.
Jean-Pierre Vincent ouvrit en 1971, le premier cycle de mises en espace de Théâtre Ouvert à Avignon. Depuis la fondation de la Compagnie Vincent-Jourdheuil en 1972 jusqu’à sa nouvelle compagnie Studio Libre, Jean-Pierre Vincent a alterné ses activités de metteur en scène (de textes contemporains, classiques et d’opéras), de pédagogue et directeur de lieu (TNS, Comédie-Française, Théâtre Nanterre-Amandiers). La salle de classe de Beth, professeur de sciences naturelles. Les élèves crient, se battent, cassent fenêtres et portes… Dehors, la guerre fait rage. Dans les moments d’accalmie, la prof leur fait réviser « l’ovulation », « la sélection naturelle » et leur apprend par exemple que les organismes dont l’espérance de survie est la plus grande ne sont pas forcément les plus forts mais ceux qui s’adaptent le plus aisément à leur environnement, comme les cafards, ou cancrelats. Comment le vivant va-t-il se sortir de cette sale histoire ?
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DÉNOMMÉ GOSPODIN
de Philipp Löhle
par Benoît Lambert
13 juillet à 15h et 21h / 14 juillet à 12h et 18h
texte Philipp Löhle mise en espace Benoît Lambert traduction Ruth Orthmann avec la collaboration d’Antoine Franchet
avec Christophe Brault, Chloé Réjon, Emmanuel Vérité
avec le soutien du Goethe Institut et du Théâtre national de la Colline
Dénommé Gospodin est publié aux Presses Universitaires du Mirail.
Cette mise en espace sera captée par France Culture.
Philipp Löhle est né en 1978 à Ravensburg. Après des études d’histoire, de littérature et de théâtre, il écrit plusieurs piècestrès remarquées, comme Kauf-Land (2005) et remporte des prix à Berlin et Heidelberg. Il tourne des courts-métrages et des documentaires, et travaille pour la presse écrite. Depuis 2009, il est auteur associé au Maxim Gorki Theater à Berlin.
Benoît Lambert a été élève à l’École supérieure d’Art dramatique de Pierre Debauche. Avec sa première mise en scène, Tentative de description d’un dîner de têtes, d’après Jacques Prévert, naît en 1993 Le Théâtre de la Tentative. Il met en scène des textes classiques ou contemporains : Hervé Blutsch, Brecht, Molière, Slawomir Mrozek, Musset, Sarraute, Serge Valletti, Jean-Charles Massera… Il est membre du comité de lecture du Théâtre national de la Colline, où il a découvert le texte de Philipp Löhle. Qui est donc Gospodin ? Comment ce rêveur se retrouve-t-il à la tête d’un prodigieux magot après avoir tout perdu ? À la fois grand seigneur et mendiant, Gospodin, l’anti-héros d’une légende d’aujourd’hui, un lointain cousin de Job ou de Bartleby, est pris dans la ronde burlesque des personnages d’un théâtre qui navigue entre Brecht et les Monty Python. Une fable virtuose, truffée de traits d’esprit, sur nos petits arrangements avec la société de consommation.
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TOUT DOIT DISPARAÎTRE (SOLDES MONSTRES)
de Éric Pessan
par Frédéric Maragnani
18 19 juillet à 15h et 21h
texte Éric Pessan mise en espace Frédéric Maragnani avec la collaboration de Vanessa Lechat
avec Laurent Charpentier, Catherine Hiegel, Émilien Tessier, Christèle Tual, Philippe Vieux, Gaëtan Vourc’h
coproduction Compagnie Travaux Publics / avec le soutien de l’Association Beaumarchais (Sacd), de la Ville de Bordeaux et de la Région Aquitaine
Tout doit disparaître, Soldes monstres est publié aux éditions Théâtre Ouvert/Tapuscrit.
Éric Pessan, né en 1970, est auteur de romans, de théâtre, de fictions radiophoniques pour France Culture, d’ouvrages en collaboration avec des plasticiens. Il anime régulièrement des ateliers d’écriture ainsi que des rencontres littéraires. Tout doit disparaître est sa première pièce. Elle a fait l’objet d’une session de l’École Pratique des Auteurs de Théâtre (EPAT) de Théâtre Ouvert, avec Jean-Christophe Saïs et les élèves de l’école du Théâtre national de Bretagne de Rennes, en février 2010.
Frédéric Maragnani, avec sa compagnie Travaux Publics, privilégie la création et l’émergence d’écritures nouvelles. Il a créé, notamment à Théâtre Ouvert, des textes de Noëlle Renaude et Philippe Minyana, et mis en scène des pièces de Howard Barker, Nicolas Fretel, Lolita Monga, Becque ou Christophe Huysman. À l’opéra de Bordeaux, il met en scène La Belle Hélène d’Offenbach en 2011. Jour de soldes : les consommateurs s’amassent aux portes d’un supermarché, la tension monte et l’ouverture des grilles dégénère en émeute. Des gens courent pour se saisir des marchandises, des corps sont poussés, les vitrines brisées, les rayonnages renversés, certains se retranchent, d’autres tentent de fuir. Les soldes deviennent le lieu de la folie ordinaire, de la lutte contre l’asservissement économique, lutte perdue d’avance puisque les révoltes, à l’instar de la marchandise, sont appelées à disparaître. Tout doit disparaître, donc ?
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LES HEURES SÈCHES
de Naomi Wallace
par Alain Françon
23 24 juillet à 15h et 21h
texte Naomi Wallace mise en espace Alain Françon traduction Dominique Hollier avec la collaboration de Guillaume Lévêque
avec Carlo Brandt, Guillaume Lévêque (distribution en cours)
Les Heures sèches sera publié en 2012 aux éditions Théâtrales.
Naomi Wallace est une dramaturge américaine, scénariste et poétesse, elle vit actuellement dans le nord de l’Angleterre. Auteur d’une dizaine de pièces, son oeuvre a été produite au Royaume-Uni, aux États-Unis et au Proche-Orient. Sa pièce Au coeur de l’Amérique a été mise en voix à Théâtre Ouvert, en décembre 2003, lors d’une Carte blanche à la Maison Antoine Vitez. Naomi Wallace est membre du comité de parrainage du Tribunal Russell sur la Palestine.
Alain Françon, après avoir dirigé différents théâtres (à Lyon, à Annecy puis, à Paris, le Théâtre national de la Colline), poursuit maintenant son chemin au sein d’une compagnie, Le Théâtre des nuages de neige. Metteur en scène de plus de cinquante spectacles, il a créé plusieurs pièces de Michel Vinaver, Edward Bond, Eugène Durif, Daniel Danis, Christine Angot, notamment, dont certaines à Théâtre Ouvert où il a également animé des sessions de l’École Pratique des Auteurs de Théâtre. Birmingham, en Alabama, début des années 30. C’est la Grande Dépression. La TCI, milice patronale, poursuit les activistes communistes dont fait partie Tice Hogan, ouvrier noir qui vit pauvrement avec sa fille Cali, lavandière dans une famille blanche. Avec l’arrivée chez eux d’un jeune homme blanc, Corbin Teel, blessé, demandant l’asile, leur vie bascule. Naomi Wallace continue ici à explorer les thèmes qui lui sont chers : le pouvoir, les luttes raciales ou sociales, le tout sans didactisme et dans une langue extrêmement précise.
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