Le metteur en scène Gabriel Garran, écrivain, poète et comédien, fondateur du Théâtre de la Commune d’Aubervilliers et du Théâtre International de Langue Française, est décédé hier à l’âge de 95 ans.
De son vrai nom Gabriel Gersztenkorn, Gabriel Garran est né en 1927 à Paris d’un couple de juifs polonais. Lorsque la guerre éclate, son père est déporté à Auschwitz où il meurt. Gabriel Garran est contraint de fuir l’Occupation avec le reste de sa famille et d’exercer sous une fausse identité différents métiers, selon son entourage.
Après la Libération, il devient animateur et découvre le théâtre. Sa rencontre avec Jack Ralite, élu communiste à la mairie d’Aubervilliers, lui inspire le projet du premier théâtre populaire permanent en banlieue, avec la création en 1965 du Théâtre de la Commune d’Aubervilliers, centre dramatique national en 1971, qu’il a dirigé pendant 19 ans.
« C’était un homme d’avant-garde, dans sa vision esthétique et politique du théâtre, dans son rapport à la population, dans sa conception de la direction qu’il qualifiait de « commando poétique », dans sa défense en avant-poste de la pluridisciplinarité, dans son combat fondateur pour le théâtre francophone, dans son art où la rigueur formelle et la grandeur populaire se mêlaient » a exprimé Marie-Jo Malis, l’actuelle directeur du CDN Le Théâtre de la Commune dans un communiqué au nom de son équipe.
Gabriel Garran avait fondé, en 1985, le Théâtre international de langue française, dédié aux auteurs de langue française à travers le monde, qu’il dirigera pendant 13 ans, avant de créer en 2005 sa dernière compagnie, Le Parloir Contemporain.
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