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La magie de Guy Cassiers s’essouffle dans la Cour

Agenda, Décevant, Festival d'Avignon, Les critiques, Paris, Théâtre

@ Koen Broos

On attendait beaucoup de Bloed und Rozen, la création du flamand Guy Cassiers dans la Cour d’honneur. L’ingéniosité du metteur en scène, maitre dans l’utilisation de la vidéo et du son, laissait entrevoir beaucoup d’espoir et de désir. On retrouve dès le début du spectacle sa marque de fabrique, ce jeu si particulier, intime qui demande aux comédiens beaucoup de retenu. Et une utilisation très présente de la vidéo. Guy Casiers utilise des décors filmés virtuels. Les comédiens jouent devant des écrans sur lesquels sont projetés des images tournées dans divers lieux du Palais (le cloitre, la chapelle…). L’ensemble se diffuse sur un immense écran fait de plaques de métal (on dirait une côte de maille géante). On a ainsi le sentiment de se balader dans le Palais. C’est assez magique, et comme toujours l’effet est techniquement réussi. Malheureusement l’écran ne souffre pas le mistral et ne tient pas tout le spectacle, mais c’est anecdotique.

Le spectacle est divisé en deux parties. Il raconte d’abord l’histoire de Jeanne d’Arc, puis celle de Gilles de Rais.  Les acteurs changent de rôle sauf celui qui incarne de Rais. « Il est important, dit Guy Cassiers, de voir comment un acteur peut changer de caractère ». Ainsi l’actrice incarnant Jeanne d’Arc devient Francesco Prelati – le jeune moine italien et amant de Gilles de Rais. Comme toujours chez Guy Cassiers, les comédiens sont impeccables dans leur diction et leur placement, la mécanique est bien huilée. Trop bien peut-être. Car dans cette Cour d’honneur, la mise en scène lasse très vite. La surprise s’épuise. Toute la force et l’ingéniosité de la mise en scène de Guy Cassiers se dissous. On perd le côté magique et fascinant de ses mises en scène en salle.

Stéphane CAPRON – www.sceneweb.fr

BLOED & ROZEN. HET LIED VAN JEANNE EN GILLES

(Sang & Roses. Le Chant de Jeanne et Gilles)

de Tom Lanoye

mise en scène Guy Cassiers

texte Tom Lanoye

dramaturgie Erwin Jans

musique Dominique Pauwels

scénographie Guy Cassiers, Enrico Bagnoli, Ief Spincemaille

vidéo Ief Spincemaille lumière Enrico Bagnoli

décor sonore Diederik De Cock

costumes Tim Van Steenbergen

direction et répétition musicale Frank Agsteribbe

avec Katelijne Damen, Stefaan Degand, Abke Haring, Han Kerckhoffs, Johan Leysen, Johan Van Assche, Jos Verbist

et les chanteurs du Collegium Vocale Gent Sylvia Broeckaert, João Cabral, Jonathan De Ceuster, Emilie De Voght, Stefan Drexlmeier,

Joachim Höchbauer, Vincent Lesage, Katherine Nicholson, Louise Wayman

production Toneelhuis

coproduction Festival d’Avignon, Les Théâtres de la Ville de Luxembourg, De Tijd (Anvers), Collegium Vocale Gent (Gand), deSingel (Anvers)

avec le soutien des Autorités flamandes

Sang & Roses est publié aux éditions Actes Sud-Papiers.

durée estimée 2h30 – spectacle en néerlandais surtitré en français – création 2011

COUR D’HONNEUR DU PALAIS DES PAPES

22 23 24 25 26 Juillet 2011 À 22H

Du 8 au 12 février 2012 au Théâtre de l’Odéon – Paris

24 juillet 2011/par Stéphane Capron
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