Le quatrième mur tangible, évident, vertical face aux spectateurs. Dans le mur, des trous. Et par ces trous, des mains, des bras, des objets qui apparaissent. Des mots s’écrivent sur le mur, des paroles s’entendent. Une allégorie de la censure, de ce qui peut se dire en démocratie, avec humour et légèreté.
Quand ce spectacle fut présenté à la Biennale Théâtre de Venise en 2018 par un metteur en scène de 27 ans, Leonardo Manzan, ce fut un choc. Une pièce, une installation plastique, un hybride des deux ? Qu’importe. Hier à Venise comme aujourd’hui sur les scènes européennes, le spectateur reste saisi par ce procédé radical : un mur qui le sépare de la scène. Et puis s’élevent des phrases, souvent drôles, le mur s’anime, des corps, par morceaux, apparaissent… Entre la salle et cette scène invisible et pourtant si présente, se tissent des liens de complicité, presque de connivence. Car il ne s’agit pas là d’une simple performance esthétique : Leonardo Manzan veut rendre au théâtre sa vocation de vecteur du scandale. Tester ce que l’on peut dire aujourd’hui dans une démocratie. Jusqu’où. Avec quels mots. Comment percer le mur des conventions. Et comment faire pour que les trous d’où s’échappe la parole ne se referment pas.
Glory Wall
de Leonardo Manzan
Avec : Paola Giannini, Giulia Mancini, Leonardo Manzan, Rocco Placidi et Eleonora PaceScénographie : Giuseppe Stellato
Régie : Leonardo Manzan
Lumières : Paride Donatelli
Son : Filippo LilliAccueilli en partenariat avec : La Vignette, Scène conventionnée Université Paul-Valéry Montpellier
Diffusion : Aldo Miguel Grompone
Production : La Fabbrica dell’Attore – Teatro Vascello, ElledieffePrintemps des Comédiens
Théâtre la Vignette
du 27 au 29 mai 2022
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