La metteuse en scène et autrice Marie Levavasseur, co-fondatrice de la compagnie Tourneboulé avait été choisie le 7 juin 2021 à l’unanimité d’un jury présidé par le président de l’association et composé de représentants de l’Etat, de la région Bourgogne Franche-Comté, de la ville de Dijon pour prendre la direction de la Minoterie pour succéder à Christian Duchange. Elle doit aujourd’hui renoncer à ce poste. Elle s’en explique dans un communiqué publié par sa compagnie que nous reproduisons ici. L’association La Minoterie estime de son côté que ce communiqué est diffamatoire. Nous lui avons proposé en application de l’article 13 de la loi sur la liberté de la presse, un droit de réponse, que l’association n’a pas souhaité utilisé.
« Marie Marie Levavasseur s’est installée à Dijon dès septembre 2021 pour commencer à s’investir dans ce projet ambitieux et préparer son arrivée avec l’équipe et les nombreux partenaires qu’elle comptait y associer.
Cette dynamique prometteuse a toutefois été stoppée de manière brutale à dix jours de sa prise de poste. Le conseil d’administration de la Minoterie, où ne siègent pas les partenaires publics, l’a en effet placée fin décembre face à un ultimatum en lui soumettant, sans aucune tentative de rapprochement préalable, un contrat de travail non négociable ne correspondant pas aux missions de direction artistique et générale pour lesquelles elle a été retenue.
Notamment, ce contrat lui imposait de maintenir l’organisation du travail préexistante et ne lui conférait aucune délégation de pouvoir en matière de gestion du personnel permanent.
Marie Levavasseur a pu constater au cours des échanges avec ses différents interlocuteurs que son projet est arrivé trop tôt dans la vie de cette association encore très liée à l’ancien directeur (ne serait-ce que par les créations et les formations qu’il a engagées avant son départ) et que l’appel à candidature demandé par les partenaires publics pour professionnaliser le recrutement n’a jamais été pleinement accepté par l’équipe fondatrice du lieu. Les décisions prises par l’association à la suite de sa nomination (modification des statuts fin juin 2021 pour limiter son autonomie de gestion, puis soumission d’un contrat de travail restrictif non négociable) ont ainsi eu pour objectif indirect de mettre « sous tutelle » la nouvelle directrice en restreignant fortement ses marges de manœuvre.
Même si on peut comprendre qu’il ne soit pas simple pour l’équipe en place d’envisager la passation d’un outil qu’elle a créé, avec tout l’engagement qu’on imagine nécessaire, il y a un décalage manifeste entre l’ambition placée par les partenaires publics dans l’avenir de la Minoterie, notamment par la mise en place d’une procédure nationale de recrutement, et la gestion peu professionnelle de cette transition mal préparée.
Si la façon dont la compagnie Tourneboulé aurait pu être mise au service de la Minoterie comme outil de production des créations de Marie Levavasseur a un temps fait débat, il est ressorti de la dernière réunion qui s’est tenue en présence des partenaires publics qu’il ne s’agissait plus du tout d’un sujet bloquant et qu’une articulation favorable à la Minoterie allait être trouvée.
Au terme de ce long processus dont l’association a elle-même créé les conditions de l’infructuosité, il reste pour Marie Levavasseur un immense sentiment de gâchis pour un projet auquel elle a cru avec cœur et qui représentait un nouvel élan pour la Minoterie. Elle regrette tout particulièrement de ne pas pouvoir concrétiser les pistes de collaboration enthousiasmantes engagées avec les institutions culturelles du territoire, les 14 artistes associés à son projet, la chaire de philosophie pour enfants de l’Unesco ou l’Observatoire des politiques culturelles de Grenoble pour le volet recherche.
Aujourd’hui 100 % artiste, elle va se consacrer aux activités de sa compagnie et continuer à tisser des liens avec ses différents partenaires au niveau national.
Communiqué de la Cie Tourneboule »
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