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La plume poétique de Philippe Dorin s’incarne en songe funambule

A voir, Créteil, Les critiques, Pantin, Saint-Denis, Théâtre, Toulouse, Villeurbanne
Alain Richard

Catherine Pavet, Morgane Vallée, Deborah Marique photo Alain Richard

Bijou bijou, te réveille pas surtout la dernière pièce de Philippe Dorin mise en scène par Sylviane Fortuny, complice de longue date, ouvre les yeux, baille et s’étire. pour s’offrir enfin aux enfants. Une première encore balbutiante mais joliment taillée dans l’étoffe des songes de l’enfance.

Sur le vaste plateau, un tapis de terre installe un paysage sans âge, un pays sans nom, une page blanche où tout reste à écrire, l’origine de toutes les histoires possibles, terre d’accueil pour un imaginaire fertile. En fond de scène, un rideau lourd, opaque, horizon de théâtre riche de projections imaginaires millénaires, s’étire tout du long et transmet sa chaleur à ce champ en friche. Un coffre ouvert côté jardin baille ses mystères. Côté cour, une penderie charrie des costumes en attente de corps, une table à repasser comme un radeau abandonné trône dans son coin… Un jeune homme endormi ouvre un œil puis deux, se lève enfin. Trois femmes allongées s’éveillent elles aussi. Qui sont-ils ? Sont-ils tous bien réels, bien réveillés ou rêvent-ils encore peut-être ?

Philippe Dorin n’aime rien tant que sortir la langue de sa gangue réaliste, la faire jouer et résonner, désaxer les expressions toutes faites, titiller le son et le sens, pour en extraire la sève poétique et la saveur ludique. Sa pièce n’a rien d’un récit calibré et chronologique, avec personnages identifiés et intrigue construite, au contraire. Ici, on se demande si le début ne serait pas plutôt la fin et l’on navigue à tâtons d’une scène à l’autre sans lien logique apparent. Car s’il y a bien un principe auquel semble se soumettre l’écriture, c’est bien celui, onirique et surréaliste, des chemins de traverse. Exit les transitions, les enchaînements, les chevilles de compréhension. Bienvenue dans la psyché du théâtre, ce royaume des rêves où quiconque peut être roi, où les couteaux parlent en attendant l’heure du crime, où des brassées de larmes s’épanchent au fond d’un seau.

Ce spectacle-là ne marche pas droit ni au pas, il titube, tombe, se relève, esquisse un concert de rock, une joute au fleuret, un banquet sans mets, il balade ses rêves en landau et réveille ses morts pour un dernier mot. Des robes blanches y virevoltent comme des cerfs volants sur la plage, une nappe tombe des cintres comme un linceul en mal de défunt, la vaisselle est en papier, le sang a la couleur de la betterave, le feu n’est qu’un faux semblant mais la fumée sent le brûlé, un chien court sur deux pattes, souffler sur la poussière a des airs de prière…

L’esthétique du spectacle est de toute beauté, la plume de Philippe Dorin emmène loin, au large du réel, et recèle des merveilles. Les comédiens manquent parfois de clarté dans leur diction, on les sent encore engoncés dans leur chrysalide, le temps de se familiariser avec le public, de donner le ton et le rythme d’ensemble. Si leur jeu pêche par endroit d’être trop anecdotique par rapport à l’écrin poétique qu’ils habitent, il n’est pas dénué de fulgurances délectables tantôt drôles tantôt surprenantes. S’il a encore besoin de se rôder, de se densifier un peu plus, Bijou bijou, te réveille pas surtout ravit les yeux et les oreilles de son imaginaire singulier emprunté aux contes et aux chimères de l’enfance. Il est une échappée bienfaisante de l’autre côté du miroir, où la vie est un songe.

Marie Plantin – www.sceneweb.fr

Bijou bijou, te réveille pas surtout
Texte : Philippe Dorin
Mise en scène : Sylviane Fortuny

Avec
Jean Louis Fayollet,
Déborah Marique,
Catherine Pavet,
Morgane Vallée,
Johann Weber

Scénographie : Sylviane Fortuny et Sabine Siegwalt

Lumières : Kelig Le Bars

Costumes : Sabine Siegwalt

Musique : Catherine Pavet

Vidéo : Matthieu Berner

Régie générale et lumière : Jean Huleu

Régie plateau : Franck Pellé

Assistant à la mise en scène : Simon Gelin

Coaching vocal : Anna Hornung

Coproduction
Théâtre de la Cité, centre dramatique national de Toulouse – 31
TGP, centre dramatique national de Saint-Denis – 93
Théâtre des Bergeries – Noisy le sec – 93
MAC – Maison des Arts de Créteil – 94
Les 3T, scène conventionnée de Chatellerault – 86
Théâtre des 4 saisons – Gradignan – 33
Avec l’aide de la région Ile de France

Autres partenaires
Théâtre du Nord, centre dramatique national de Lille – 59
Comédie de Saint-Etienne, centre dramatique national – 42
TNP, Théâtre National Populaire – Villeurbanne – 69
Centre culturel Jean Houdremont, scène conventionnée – La Courneuve – 93
ECAM, théâtre du Kremlin-Bicêtre – 92
Théâtre de Fos-sur-mer – 13
L’Hexagone, scène nationale de Meylan – 38
Théâtre de Meudon – 92
Service culturel – Ville de Pantin – 93
Théâtre Louis Aragon, scène conventionnée de Tremblay-en-France – 93

Le texte est publié à L’école des loisirs – théâtre

Philippe Dorin a bénéficié du programme de résidences d’écrivains de la région Ile de France pour l’écriture du texte

Durée : 1h

Saint-Denis – TGP, centre dramatique national – 93
Du 8 au 11 décembre 2021

Toulouse – Théâtre de la Cité, centre dramatique national – 31
Du 19 au 22 janvier 2022

Tremblay-en-France – Théâtre Louis Aragon – 93
Du 2 au 3 février 2022

Gradignan – Théâtre des 4 saisons, scène conventionnée – 33
Du 6 au 7 février 2022

Chatellerault – Les 3T, scène conventionnée – 86
Du 6 au 7 mars 2022

Noisy le sec – Théâtre des Bergeries – 93
Du 9 au 12 mars 2022

Créteil – MAC, scène nationale – 94
Du 30 mars au 1er avril 2022

Pantin – Service culturel de la Ville de Pantin -93
Du 7 au 8 avril 2022

Villeurbanne – TNP, théâtre national – 69
Du 19 au 23 mai 2022

10 décembre 2021/par Marie Plantin
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