Robin Renucci va quitter son poste de directeur des Tréteaux de France cet été. Il avait succédé à Marcel Maréchal en juillet 2011. Voici la liste des artistes retenus par les tutelles pour rédiger un projet afin de lui succéder à partir de juillet 2022.
Léo Cohen-Paperman – Metteur en scène, auteur
Léo Cohen-Paperman, né en 1988, est co-directeur du collectif du Nouveau Théâtre Populaire, implanté à Fontaine-Guérin, et directeur de la compagnie des Animaux en Paradis, implantée à Reims. Par la fréquentation des grandes œuvres de répertoire (Shakespeare, Claudel, Molière…) mais aussi par l’écriture de ses propres textes (série théâtrale Huit rois dont l’objectif est de faire le portrait des huit présidents de la Ve République, de C. De Gaulle à E. Macron), il défend un théâtre populaire, dont la préoccupation majeure est de renouveler, en le vivifiant, le lien entre les artistes et le public.
Il est l’assistant, en 2008, d’Olivier Py sur le spectacle L’Orestie d’Eschyle au Théâtre National de l’Odéon. Il rencontre ensuite Jean-Pierre Garnier, dont il sera, de 2009 à 2012, le collaborateur artistique à plusieurs reprises, aux cours Florent et au Théâtre de la Tempête : Lorenzaccio de Musset, La chair de la parole dans le théâtre de Claudel, Fragments d’un pays lointain de Lagarce et La révolte des fils et des filles contre les pères.
En 2009, à vingt ans, Léo Cohen-Paperman co-fonde avec onze autres camarades le Nouveau Théâtre Populaire à Fontaine-Guérin. De leurs propres mains, dans le jardin d’une maison familiale, les membres du collectif construisent un plateau en bois afin d’y jouer des grands textes au tarif unique et populaire de 5 euros. Inspirés par l’histoire de la décentralisation théâtrale qui a irrigué tout le XXe siècle, le festival ouvre ses portes à un public local, ceux que l’on dit aujourd’hui « éloignés » de la culture. La première édition du festival a réuni un public de 700 personnes dans un théâtre rural improvisé. A l’été 2021, ce sont plus de 11 000 spectateurs que le Nouveau Théâtre Populaire a accueilli dans son jardin et à l’occasion de ses tournées de décentralisation.
En douze ans, plus de 50 spectacles sont crées, alternant les répertoires classiques, contemporains, mais aussi les processus d’écriture plateau. Le Nouveau Théâtre Populaire est soutenu par l’Etat, la Région Pays de la Loire, le Département du Maine-et-Loire, la Communauté de Communes de Beaufort-en-Anjou, le Jeune Théâtre National. Avec le Nouveau Théâtre Populaire, Léo Cohen-Paperman a mis en scène Shakespeare (Roméo et Juliette, Macbeth, Hamlet), Büchner (La Mort de Danton), Claudel (Partage de midi), Balzac (Illusions perdues), ainsi que ses propres textes (Le jour de gloire est arrivé, Blanche-Neige).
La dernière création du Nouveau Théâtre Populaire, Le Ciel, la nuit et la fête (Le Tartuffe / Dom Juan / Psyché), au sein de laquelle Léo Cohen-Paperman a mis en scène Le Tartuffe, a été crée dans la Cour de l’Université à l’occasion du 75e festival d’Avignon en juillet 2021. Le spectacle, coproduit par le Festival d’Avignon, le Quai – CDN d’Angers, le CDN de Tours – Théâtre Olympia, le CCAS, le Théâtre de Chartres, l’Association des amis du Nouveau Théâtre Populaire, le Centquatre – Paris et Mécènes et Loire, sera en tournée en France et à l’international à partir de du mois de mai 2022.
Parallèlement à la fondation du Nouveau Théâtre Populaire, Léo Cohen-Paperman crée en 2009 à Vincennes la compagnie des Animaux en Paradis. Il met en scène Petit et Grand d’après Andersen, Les Lettres de mon moulin d’après Alphonse Daudet. Ces spectacles, crées au festival « Off » d’Avignon, tournent pendant dix ans. Viendront ensuite, en 2010 et 2011, deux adaptations des nouvelles de Dostoïevski : Le Crocodile et Les Nuits Blanches.
En 2011, il est admis à la Formation Continue à la Mise en Scène au Conservatoire Supérieur National d’Art Dramatique (CNSAD). Là-bas, il travaille sous la direction de Sandy Ouvrier, Daniel Mesguich et Pierre Debauche. Il crée, en fin d’études, un cabaret : Mourir sur scène, d’après Dalida et Hanokh Levin.
Ce dernier spectacle lui permet de rencontrer Christine Berg, metteure en scène et directrice de la compagnie ici et maintenant théâtre à Châlons-en-Champagne. Avec elle, de 2012 à 2014, il collabore aux mises en scène de Hernani (Hugo), du Cabaret Devos et de Peer Gynt (Ibsen). Dans le même temps, Léo Cohen- Paperman et Christine Berg décident d’initier un compagnonnage, soutenu par l’ORCCA (Office Régional de la Culture en Champagne-Ardenne) et le Ministère de la Culture (Aide au Compagnonnage) qui aboutira à l’implantation de la Compagnie des Animaux en Paradis en région Champagne-Ardenne.
Le Crocodile d’après Dostoïevski est recrée en 2014, puis repris à Avignon en 2015 à la Caserne des Pompiers, dans le cadre de l’opération « Champagne- Ardenne en Avignon ». Pierre Kechkéguian l’invite alors à devenir artiste associé du Théâtre – Scène conventionnée d’intérêt national d’Auxerre pour une durée de trois ans. Là-bas, il mène un intense programme d’éducation artistique et culturelle. Il y reprend également Le jour de gloire est arrivé (vie et mort de sept rois), ainsi que Les Nuits Blanches d’après Dostoïevski.
En 2016, avec le soutien de l’Opéra de Reims et des Jeunesses Musicales de France, il crée Forge! (sur une musique de G.Philippot et un livret S. Ramirez), un opéra fantastique et contemporain à destination des adolescents. En 2017 et pour une durée de trois ans, la compagnie des Animaux en Paradis est conventionnée par la région Grand-Est au titre de l’Aide au Développement. Léo Cohen-Paperman crée en novembre 2018 Othello de Shakespeare, en coproduction avec le collectif O’Brother (Fabien Joubert) en tournée dans les régions Grand-Est, Rhône Alpes et Île de France. Cette résidence s’achève en avril 2019, avec la création du spectacle musical Gulliver, coproduit par Le Théâtre d’Auxerre et le quatuor Mélété.
Avec La vie et la mort de J. Chirac, roi des Français Léo Cohen-Paperman pose en janvier 2020 la première pierre de la série théâtrale Huit rois (nos présidents), dont l’ambition est de faire le portrait des huit présidents de la Cinquième République, de Charles de Gaulle à Emmanuel Macron. Léo Cohen-Paperman veut interroger les figures contemporaines du pouvoir, en s’inscrivant dans l’histoire la plus récente. Car les hommes de pouvoir, ces « rois » républicains, abhorrés ou adorés, sont les visages d’une histoire que nous avons toutes et tous en partage. Leur représentation rend donc possible un théâtre populaire et exigeant. Forme opératique pour C. De Gaulle, dîner participatif pour V. Giscard d’Estaing, comédie méta-théâtrale et onirique pour J.Chirac… A chaque président, sera attribué une forme théâtrale qui reflète le plus justement son rapport au pouvoir et à la parole politique. En parallèle de ces portraits, la série racontera aussi l’histoire d’une famille française sur quatre générations – parce qu’on ne peut pas comprendre l’Histoire sans l’entendre du point de vue de ceux qui la subissent. Le spectacle La Vie et la mort de J.Chirac, roi des Français, repris au Théâtre du Train Bleu en juillet 2021, sera en tournée à partir du mois d’octobre 2021 en France Métropolitaine et à l’international.
Génération Mitterrand, le prochain opus de la série, sera crée au mois de novembre 2021 en région Grand-Est, puis tournera en France. L’objectif est de finir la série en 2027, au moment des élections présidentielles.
Léo Cohen-Paperman est actuellement artiste associé au Salmanazar d’Epernay, au Théâtre de Charleville-Mézières et au Théâtre Louis Jouvet – Scène conventionnée d’intérêt national de Rethel. La série Huit rois (nos présidents) est soutenue pour une durée de trois ans par un réseau de diffuseurs de Grand- Est dans le cadre d’une résidence territoriale partagée (Théâtre Louis Jouvet de Rethel – Scène conventionnée d’intérêt national des Ardennes, MJC Calonne de Sedan, Théâtre de Charleville Mézières, Salmanazar d’Epernay, La Filature de Bazancourt, La Madeleine – Scène conventionnée de Troyes).
Claire Lasne Darcueil – metteuse en scène
Claire Lasne Darcueil est née en 1966, à Paris. Elle commence le théâtre en 1976, au lycée Jules Ferry. Puis c’est le Cours Simon, le Conservatoire du 10e, et le Studio 34. Elle rentre en hypokhâgne en 1983 au lycée Condorcet, puis intègre en 85 l’école de la rue Blanche (ENSATT)
85/87 Les années Rue Blanche
Elle y rencontre Laurent Ziserman, Richard Sammut et Mohamed Rouabhi. Elle a pour professeurs Jean Christian Grinevald et Marcel Bozonnet. Elle a ses premiers engagements au théâtre avec JC Grinevald (« La mer est trop loin » de Jean Gabriel Nordman au théâtre de Créteil), et Lucien Melki (« Les Fâcheux » de Molière).
87/92 Les années Conservatoire
En 87, elle intègre le Conservatoire national supérieur d’art dramatique. Pendant deux ans, de 87à 89, parallèlement au Conservatoire, elle travaille avec Jack Garfein, selon les méthodes de l’Actor’s studio. Elle tourne en 87 un film avec Marianne Gosset pour Arte (« Déclaration d’Absence », diffusé en 88) puis écrit et met en scène un spectacle muet intitulé : « J’irai dans les cafés et je rencontrerai des milliers de gens ». Elle a pour professeur Philippe Adrien, Mario Gonzalés, et Stuart Seide. Elle met en scène, au Conservatoire, une adaptation de « Shoah » : « Il y a de grands ateliers là bas ». En sortant du Conservatoire, elle travaille comme comédienne avec des femmes metteurs en scène : Anne Torrés (« Pitchfork Disney » de Philippe Ridley au théâtre de la Bastille, « Expédition Rabelais » au Théâtre Malakoff, « Othon » de Corneille au Théâtre du Maillon, « Miss Nobody » de A Torrés au Théâtre Paris Villette), Isabelle Janier (« Catherine de Heilborn de Kleist au Théâtre de la Tempête) , Gilberte Tsaï (« La Promenade » de Robert Walzer au Théâtre de l’Odéon) et Françoise Lepoix (« Et pourtant ce silence ne pouvait être vide » de J Magnan au Théâtre de Clichy. Marc Dugowson, lui permet de jouer deux années de suite aux Artistics Athévains un spectacle intitulé : « Revue » dont il est l’auteur. Elle joue également dans les spectacles de Stuart Seide
(« Mood Pieces d’après T Williams au Théâtre de l’Atalante), Jean Paul Wenzel (« Le Mandat » de S Ousmane à Hérisson, où elle rencontre la comédienne Anne Sée qu’elle ne quittera plus), Marcel Bozonnet (« Scènes de la Grande Pauvreté » au Théâtre de Gennevilliers), Marc Zammit (« Andromaque » de Racine au Théâtre de Chaillot avec Didier Sandre)… En 90 elle mène un atelier d’un an à l’école Claude Mathieu sur les films du Front Populaire. De 90 à 98, elle travaille régulièrement à France Culture, notamment avec le réalisateur Claude Guerre, grâce à qui elle obtient le prix d’interprétation de Turin. En 92, Mohamed Rouabhi écrit « Les Acharnés ».
93/98 Les années Les Acharnés
En 93, ils fondent ensemble la Compagnie « Les Acharnés » avec l’aide de Danièle
Gironés, et créent le spectacle du même nom grâce à Jean Paul Wenzel et Olivier Perrier, aux Fédérés, et à Poitiers (création avec Laurent Ziserman, Richard Sammut, Jeanne David, Anne Rotger et Daniel Martin). Le spectacle est repris au Théâtre Gérard Philipe de St Denis (Jean -Claude Fall). Claire Lasne Darcueil mène un atelier de trois semaines sur l’œuvre de Michel Deutsch au Théâtre des Fédérés avec des personnes en réinsertion. En 94, elle crée « Les Fragments de Kaposi », texte sur l’épidémie de sida qu’elle a commandé à Mohamed Rouabhi (avec Richard Sammut, Cyrille Gaudin, Patrick Pineau) au Théâtre Paris Villette. En 96, elle met en scène « Etre sans père, Platonov » de Tchekhov, dans la traduction d’André Markowicz et Françoise Morvan, au Théâtre Paris Villette. « Etre sans père » se joue pendant deux ans. En 96, elle mène un atelier d’un mois à l’École Nationale de Rennes, sur « Ma petite vie de rien du tout » de Mohamed Rouabhi. Elle mène plusieurs ateliers d’un mois sur l’œuvre d’Anton Tchekhov : à l’Ecole Nationale de Chaillot, à la Comédie de Reims, au Théâtre d’Aubusson. Avec le
Théâtre du Campagnol, elle dirige un atelier sur l’œuvre de François Truffaut. Elle met en scène, en 97, au Théâtre de Sartrouville, « Jérémy Fischer », de Mohamed Rouabhi, spectacle tout public, (où elle rencontre William Lambert qui signera ensuite la lumière de tous ses spectacles). Puis à l’automne 97, création de « Les Nouveaux Bâtisseurs », texte sur la situation en Palestine, du même auteur, au Théâtre des Fédérés, au Théâtre Paris Villette, et en tournée.
98/2010 Les années Poitou Charente / Chapiteau
En 98, avec Laurent Darcueil, elle prend la direction du Centre Dramatique Poitou Charentes. A Poitiers, elle rencontre alors Sylvain Girard, Thomas Sillard, Dominique Pain, Frédérique Mougin, Thierry Champalloux, Mehdi Zéraali et Daniel Péraud, techniciens hors pairs, qui rendent possible une aventure sous chapiteau. Elle et Laurent Darcueil engagent Vincent Gatel qui bâtit une aventure en milieu rural avec eux, et lui
donne sa forme. Le Printemps Chapiteau connaît dix éditions. Ces spectacles se jouent aussi, pour une grande partie, au Festival d’Avignon, La petite équipe du centre conduit chaque année l’aventure d’une cinquantaine de personnes de petits villages en grand festival. De nombreux spectacles sont créés (tous sont traduits en langues des signes) : « Ivanov 1942/1999 » d’Anton Tchekhov et François Truffaut, « Don Juan » de Molière, « La Demande en Mariage » de Tchekhov, « L’Homme des Bois » de Tchekhov, « Princes et Princesses », spectacle tout public d’après Michel Ocelot, « Joyeux Anniversaire » de Claire Lasne Darcueil (en collaboration avec Caroline Marcadé, chorégraphe, et Ars Nova, ensemble de musique contemporaine) , « La Mouette » de Tchekhov » (en collaboration avec Ars Nova), « La deuxième ligne » de MF Marsot, « La jeune fille que rien ne pouvait consoler » de Claire Lasne Darcueil, spectacle tout public mis en scène par Alexandre Doublet, « Bach toi et moi » de Claire Lasne Darcueil, à la Maison de la poésie à Paris, « Hamlet » de Shakespeare traduit par André Markowizc, « D’ Ici là on peut rêver » de Claire Lasne Darcueil. A noter que « Princes et Princesses », « L Homme des Bois » et « Joyeux Anniversaire » incluent des comédiens sourds. En 2005, elle a la charge des mises en espace de textes contemporains au Festival d’Avignon. Outre les textes cités plus haut écrits par Claire Lasne Darcueil, plusieurs lectures de « D’origine inconnue », écrit en 2007, sont organisées par Patrick Pineau et Hervé Briaux, puis par Anne Alvaro et François Marthouret. Une autre série de textes courts écrits en 2006 font l’objet de plusieurs courts métrages réalisés par P Pineau et Eric Watt. Elle aide Eric Watt à la réalisation de deux documentaires : « Mais ils sont où les gens » en 98 et « Mais ils cherchent quoi les gens ? » en 2000. Eric Watt réalise en en 99 un documentaire sur les répétitions d’ « Ivanov 1942/1999 » et crée des images vidéos pour la création de « L’Homme des Bois » Deux autres spectacles sont l’aboutissement de travaux d’ateliers (sur une période de dix
ans) réunissant des personnes sourdes, sourdes aveugles, et multi- handicapées, des amateurs et des professionnels : Elle met en scène « Un soir à Poitiers », sous chapiteau, puis lors de l’ouverture du Théâtre auditorium de Poitiers (60 acteurs), et « Tout le monde ne peut pas s’appeler Durand » au Tap également (111 acteurs). De 99 à 2001, elle mène un atelier hebdomadaire en direction des amateurs. De 2001 à 2010, elle mène un atelier hebdomadaire en direction des personnes handicapées. Elle mène, en 2005, un atelier de deux mois avec l’école de la Manufacture de Lausanne qui donne lieu à un spectacle joué à Poitiers et à Lausanne : « Chantier La
Mouette ». Elle mène, en 2009, un atelier sur l’émotion au théâtre, organisé par les Chantiers Nomades , et destiné aux personnes en fin de droits. Parallèlement, elle joue dans : « Nina » d’après Tchekhov, mis en scène par Caroline Marcadé, « L’Ours » d’Anton Tchekhov, mis en scène par Arlette Bonnard, « Lysistrata » d’Aristophane, « Le Square » de Marguerite Duras, et « Pacamanbo » de Wajdi Mouawad, mis en scène par Nicolas Fleury, « Bienheureux celui qui s’assoit », mis en scène par A Doublet, « Petit Traité de Toutes Vérités sur l’existence » de Fred Vargas avec le saxophoniste Bruno Texier. Claire Lasne Darcueil ne demande pas le renouvellement de son contrat au Centre Dramatique Poitou Charentes en décembre 2010, et le quitte au bout de douze ans.
Après 2010. Les années Maison du Comédien / Compagnie Dehors Dedans
Elle dirige depuis janvier 2011 La Maison du Comédien Maria Casarès, Centre culturel de Rencontres, avec Vincent Gatel. Cette maison située dans un domaine de six hectares en Charente est un lieu de patrimoine, dédié à la résidence d’artistes, à la formation, dans un souci d’innovation artistique et de développement durable. Elle crée la « Compagnie Dehors/Dedans » en 2011 avec laquelle elle réalise, de 2011 à aujourd’hui : « Du Vent dans mes Mollets » de R Moussafir, spectacle tout public qui inclue une création plastique sur palette numérique de Romans Suarez Pazos. « D comme Désir » d’après S Gainsbourg et G Deleuze, avec Pascal Péroteau (chant et contrebasse), Vincent Gabard (piano) et Laurent Ziserman (clown). « Le recours aux forêts » de Michel Onfray avec Vincent Gabard (piano), Pascale Bertomier (violoncelle), et François Marthouret. « Concerts lumières », alliant une recherche de William Lambert et Dominique Pain sur l’éclairage par vidéos projecteurs et la musique.
« Désirs de Théâtre », spectacle performance créé au terme d’un long travail préparatoire, qui réunit 150 acteurs et musiciens dont 60 personnes handicapées motrices ou mentales. « Trois Sœurs » d’Anton Tchekhov qui allie cinéma et théâtre, avec le réalisateur Martin Verdet. Le spectacle a été créé en février 2013 à Poitiers et sera joué au théâtre de la Tempête et en tournée à l’automne-hiver 2014. « Monsieur », création conçu par Claire Lasne Darcueil et interprété par Laurent Ziserman est en cours d’élaboration, en résidence à cap Sud (Poitiers), à la Scène nationale de Foix, à la MC2 Grenoble, et au Théâtre de la Tempête (Paris). Par ailleurs, « Pour le Meilleur » création réunissant deux promotions de L’ENSATT, a été créé à Valréas et à la Maison du Comédien en juillet 2013. Elle fait partie du jury du concours « mise en scène » de l’ENSATT.
Le 9 décembre 2013, elle prend la direction du Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique (CNSAD). Depuis cette nomination, Claire Lasne Darcueil a fait le choix, en accord avec le Ministère de la Culture, de mettre sa vie de metteuse en scène et de comédienne entre parenthèses. Le bilan de ces trois mandats est caractérisé par une ouverture du recrutement, une représentation du monde dans toute sa richesse au sein des promotions et des pédagogues, tant sur le plan des origines sociales et géographiques que sur celui de la variété des esthétiques et la multiplicité des partenariats. La lutte contre toute forme de discrimination, et l’épanouissement de la créativité propre aux élèves, ont tenu une place fondamentale. La formation à la mise en scène ainsi que le développement de la Recherche Arts et Sciences ont constitué le socle du rapprochement avec l’Université PSL dont le Conservatoire est devenu établissement composante. Le développement des relations internationales, leur inscription dans le cursus, ainsi que l’entrée du Conservatoire dans la production cinématographique soutenant les jeunes talents sont de nouveaux atouts pour le Conservatoire. Claire Lasne Darcueil s’est vue, comme metteuse en scène, proposer une « carte blanche » par le Théâtre de la Colline et la MC93 qui est en cours d’élaboration.
Olivier Letellier – metteur en scène
Olivier Letellier a le goût de l’autre, de la parole et de la transmission. Un goût développé enfant, au café familial de Champigny-sur-Marne puis adolescent, lorsqu’il séchait le lycée pour donner des cours de théâtre à l’école primaire. En faisant faire, il apprend à faire, ouvre un atelier destiné aux préados et ce rôle de pédagogue sera sa première formation. La seconde aura lieu à l’École Internationale Jacques Lecoq, où le corps en mouvement est envisagé comme premier vecteur de l’expression. Puis il découvre le conte à travers celle et ceux qui deviendront ses mentors [Gigi Bigot, Abbi Patrix et Pépito Matéo] : en faisant un quart de tour pour s’adresser directement au public, il est à sa place de raconteur d’histoires, de passeur entre les mondes réels et symboliques. Plus tard, la rencontre avec Christian Carrignon confirme son attrait pour l’objet ordinaire, élément poétique à part entière.
Avec le corps, le théâtre de récit et l’objet, il développe un langage qu’il ne cesse de croiser avec d’autres arts. Il choisit les récits de la littérature jeunesse contemporaine qui expriment ce que l’adulte peine à dire à l’enfant et qui interrogent la construction de l’individu, un individu devenu aujourd’hui conscient du monde et animé par l’urgence d’agir. Par leurs multiples niveaux de lecture, les spectacles qu’il crée, toujours empreints de connivence et d’émotion, ouvrent des espaces de discussion au sein des familles et, plus largement, entre les gens.
Après s’être mis en scène dans deux premiers spectacles, récits initiatiques sur la construction masculine et le devenir adulte [L’Homme de fer et La Mort du roi Tsongor], Olivier Letellier, résolument meneur de troupe, se tourne vers un travail collaboratif avec les auteurs [Catherine Verlaguet, Daniel Danis, Rodrigue Norman, Stéphane Jaubertie, Sylvain Levey, Magali Mougel, Antonio Carmona, Yann Verburgh] et les interprètes qu’il dirige [acteurs, circassiens, danseurs, chanteurs] dans des adaptations de textes dramatiques ou de romans [Laurent Gaudé, Marie-Aude Murail, Louis Sachar], des commandes et des écritures de plateau. Ces textes mettent notamment en jeu des enfants face à l’abandon, la défaillance ou la mort d’un parent [Oh Boy !, Venavi, Un Chien dans la tête] mais aussi la pulsion de vie et le désir d’exister pleinement [La Nuit où le jour s’est levé, Un furieux désir de bonheur], la capacité de changer [Maintenant que je sais / Je ne veux plus / Me taire] et la nécessité de revenir aux origines pour briser la fatalité [La Mécanique du hasard]. Régulièrement, il explore d’autres disciplines comme l’opéra [Kalila wa Dimna, Brundibar, La Colombe, le renard et le héron] et invente avec l’équipe du Théâtre du Phare d’autres formes, comme les parcours invitant à lire à voix haute des textes théâtraux contemporains jeunesse [les parcours KiLLT], au croisement de la création artistique et de l’action culturelle.
En tant que pédagogue, Olivier Letellier intervient au sein de formations théâtrales pour faire entendre ce que la littérature dramatique jeunesse actuelle raconte de notre monde [Rencontres Internationales de Théâtre en Corse organisées par l’ARIA, Ecole Régionale d’Acteurs de Cannes et Marseille, AFDAS] ainsi qu’auprès des apprentis circassiens, sur l’apport du théâtre de récit à l’expression du corps [Académie Fratellini, Centre National des Arts du Cirque à Châlons-en-Champagne]. Il s’engage aux côtés de jeunes artistes en compagnonnage [Simon Delattre – metteur en scène marionnettiste et Valia Beauvieux, circassien]. Olivier Letellier contribue à imaginer et mettre en œuvre des festivals et dispositifs jeunesse auprès de structures partenaires de la compagnie [festival Les Utopiks – L’Espace des Arts – Scène nationale de Chalon-sur-Saône, Le Grand T – Théâtre de Loire-Atlantique, la Ville de Cannes – Direction des Affaires Culturelles].
Olivier Letellier est artiste associé au Théâtre de la Ville – Paris et au Grand T – Théâtre de Loire Atlantique à Nantes [depuis 2018], à la Filature – Scène nationale de Mulhouse [depuis 2020] et à La Manufacture – CDN de Nancy [depuis 2021]. Le Théâtre du Phare est en résidence de territoires à Fontenay-sous-Bois [depuis 2018]. 2020 Nathan longtemps et Bastien sans main d’Antonio Carmona théâtre de récit et cirque dès 5 ans – 2019 Un furieux désir de bonheur de Catherine Verlaguet, chorégraphie Sylvère Lamotte théâtre de récit et danse dès 9 ans – 2019 Brundibar de Hans Krása, Charles Gounod et Jenö Zsigó opéra avec le chœur d’enfants et les musiciens de l’Orchestre de Paris, Philharmonie de Paris – 2018 La Mécanique du hasard d’après le roman Holes/Le Passage de Louis Sachar, adaptation Catherine Verlaguet théâtre de récit et cirque dès 9 ans – 2017 Oh Boy! adaptation pour la création d’une version anglophone à New-York – 2016 Kalîla wa Dimna de Moneim Adwan direction musicale Zied Zouari opéra en langue arabe, commande du festival d’Aix-en-Provence – 2016 La Nuit où le jour s’est levé de Sylvain Levey, Magali Mougel et Catherine Verlaguet écriture de plateau, théâtre de récit et cirque dès 9 ans – 2016 Rêv’errance duo marionnette et roue cyr dès 5 ans – 2015-2017 Olivier Letellier est artiste associé au Théâtre National de Chaillot – Paris – 2015/16 Maintenant que je sais de Catherine Verlaguet, Je ne veux plus de Magali Mougel et Me taire de Sylvain Levey trois solos, écriture de plateau, dès 15, 12 et 8 ans – 2014 La Colombe, le renard et le héron pour le Chœur multiculturel Ibn Zaydoun, direction musicale et interprétation Moneim Adwan opéra, commande du festival d’Aix-en-Provence – 2013 Un Chien dans la tête de Stéphane Jaubertie commande d’écriture – théâtre de récit et marionnettes dès 9 ans – 2011 Venavi ou pourquoi ma sœur ne va pas bien de Rodrigue Norman, adaptation Catherine Verlaguet théâtre de récit dès 7 ans – La Scaphandrière de Daniel Danis dès 10 ans – 2009 Oh Boy ! d’après le roman de Marie-Aude Murail, adaptation Catherine Verlaguet théâtre de récit et objets dès 9 ans – Molière 2010 du spectacle Jeune Public – 2007 La Mort du roi Tsongor d’après Laurent Gaudé théâtre de récit et violoncelle dès 10 ans – 2004 L’Homme de fer d’après les frères Grimm théâtre de récit dès 8 ans – 2000 création de la compagnie Le Théâtre du Phare
Marie-José Malis – metteuse en scène
Marie-José Malis, native de Perpignan, est ancienne élève de l’École Normale Supérieure de la rue d’Ulm à Paris et agrégée de lettres modernes. Son parcours est jalonné de rencontres et d’expériences qui ont forgé son travail et son approche du théâtre : tout d’abord la lecture des textes et la rencontre avec des œuvres telles que celles de T. Kantor, K.M. Grüber, A. Vitez, puis son activité de formatrice dans diverses universités où elle enseigne le jeu et la dramaturgie. Elle crée et dirige une licence professionnelle-théâtre à Perpignan, elle intervient au Théâtre de la Vignette – Université Paul Valéry à Montpellier et au Conservatoire de Genève. Elle dirige La Commune, Centre Dramatique National d’Aubervilliers depuis le 1er janvier 2014.
En 1994, elle fonde la Compagnie La Llevantina, qui a fait l’objet de 1998 à 2002 d’une convention
de résidence signée entre la DRAC LanguedocRoussillon et le département des PyrénéesOrientales. En 2002, La Llevantina devient compagnie conventionnée. De 2007 à 2010, La Llevantina est en résidence au Forum de BlancMesnil puis en 2010 au Centquatre. En 2010, MarieJosé Malis est accueillie en résidence Villa Medicis hors les murs à New York et à l’École CalArts de Los Angeles.
Des partenaires fidèles suivent et accompagnent le travail de Marie-José Malis depuis plusieurs années : le Théâtre Garonne de Toulouse, l’Échangeur à Bagnolet, le Forum du Blanc-Mesnil, le Théâtre des Bernardines à Marseille, le Théâtre universitaire la Vignette à Montpellier, l’Espal Scène conventionnée du Mans, L’Archipel scène nationale de Perpignan.
Le théâtre de Marie-José Malis est un théâtre du texte et de la présence. Les acteurs y développent une vérité d’expression particulière et l’espace aussi y est remarqué pour sa densité poétique et sa dimension de théâtralité assumée. La question qui travaille continûment ses mises en scène est au fond la question du devenir du théâtre : comment l’expérience théâtrale, ses qualités propres et uniques, ses conditions matérielles, spirituelles, peuvent être maintenues aujourd’hui pour les spectateurs actuels ? Le choix des textes va avec cette préoccupation : le répertoire de la compagnie varie entre de grands textes du répertoire et des textes mineurs, poétiques ou théoriques, plus actuels, qui permettent de montrer que le théâtre est un lieu qui organise la pensée du temps, met en lumière ses déchirures, les conditions de son courage aussi. Sa conviction est que le vrai théâtre est aussi rare que la vraie politique. La représentation doit redonner à sentir comment ce soulèvement a lieu, ici et maintenant, comment les conditions de la vraie politique sont rendues aux hommes, dans la chaleur et le travail du théâtre.
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