Au départ il y a le désir d’expérimenter avec les outils accumulés dans ma pratique de musicien/compositeur et de les transposer sur un plateau de théâtre, de les transmettre, de les interroger, de les mettre à l’épreuve. Le sonore, la musique comme un moyen, un vecteur pour improviser, écrire sur le plateau, mettre en scène. La musique, le son, je l’envisage avant tout comme une matière (au sens énergétique et organique du terme), une matière à pétrir avec les mains, avec le corps. Ma démarche consiste à proposer aux interprètes des procédés sonores dont ils s’emparent tels des cadres formels, des postulats, des matières premières permettant d’engager le corps et la voix. Les matériaux générés sont ensuite disséqués, analysés et deviennent le socle de l’écriture en constant aller-retour avec le plateau. Il y a aussi l’idée de révéler (au sens photographique du terme) les fictions qui se trouvent en potentiel sous nos yeux/oreilles. Une autre manière de le formuler serait de dire que le théâtre/la danse est là partout, tout le temps et qu’il ne demande qu’à être activé. Il y aurait donc – en substance, au creux de chacune de ces tentatives à produire du son – du théâtre, de la danse, de la fiction à faire jaillir. Dans ce sens je travaille sur le réel, sur ce qui est déjà là, sur la perception, sur le visible et l’invisible, sur l’infra-ordinaire, sur ce qui fait évènement.
Clément Vercelletto, avril 2020
Devenir imperceptible de Clément Vercelletto
DANSE PAULINE SIMON / SCÉNOGRAPHIE BASTIEN MIGNOT / LUMIÈRES FLORIAN LEDUC / REGARD CHORÉGRAPHIQUE MADELEINE FOURNIERTJP
1 et 2 octobre 2021
Présenté dans le cadre de Musica
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