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Place aux jeunes

Actu, Cirque, Danse, Théâtre

Ce n’est pas parce que la réouverture des salles approche qu’il faudrait tout reprendre comme avant. Le collectif Les Evadé.es lance un appel au monde du spectacle vivant visant à repenser l’inclusion des jeunes dans le secteur et remettant sur la table au passage quelques unes de ses problématiques lancinantes.

Saïd et Amandine ont fondé Les Evadé.es, collectif d’étudiants en théâtre qui s’est depuis ouvert à d’autres secteurs du spectacle vivant (danse, musique, cirque). Ils le font d’un endroit dont on parle plus rarement, ils font partie de ceux qui ne sont pas entrés dans le circuit des écoles nationale. Ils voient la reprise se profiler avec une certaine angoisse. La saturation de spectacles en attente de programmation obscurcit leurs perspectives d’intégration dans un secteur qui pêche depuis longtemps sur l’insertion des nouveaux entrants. Plus largement, c’est la place de la jeunesse dans le spectacle vivant qu’ils questionnent, tant du côté des artistes que de celui du public.

« Je ne veux pas, une fois qu’on sera installé dans le circuit, qu’on nous reproche les mêmes choses qu’on reproche aujourd’hui au système » énonce clairement Saïd. Leur objectif est donc que s’ouvre une discussion qui prenne enfin à bras le corps certains des manques que le secteur connaît depuis longtemps sans pour autant les traiter vraiment.

Au premier rang de ceux-là, la place donc donnée aux jeunes artistes qui cherchent à se professionnaliser. « Il y a des CDN qui ont un dispositif d’accompagnement sur la durée de jeunes artistes mais pourquoi seulement 3 sur 36 ? » questionnent Amandine et Saïd, laissant apparaître que n’existerait aujourd’hui qu’une seule voie aidant à la professionnalisation, « école nationale puis JTN . En dehors de cela, tu as l’impression qu’il n’y a rien ».

Outre leur légitime envie qu’on fasse de la place aux jeunes, le collectif lie cette problématique à celle du public. « J’ai voulu faire du théâtre après avoir vu Roméo et Juliette de David Bobée. Il y avait des choses que je n’aimais pas dans ce spectacle, mais comme les comédiens et comédiennes avaient à peine dix ans de plus que moi, cela m’a permis de m’identifier, de me projeter », poursuit Amandine. Les dernières études gouvernementales sur les pratiques culturelles font clairement apparaître la menace accrue qui pèse sur les jeunes générations, plus susceptibles que leurs prédécesseuses de s’éloigner du théâtre. Et même s’ils sont nouveaux dans le circuit, Saïd et Amandine perçoivent déjà «l’entre-soi » dans les salles. « Quand je vais voir une pièce, j’ai parfois l’impression de connaître la moitié de la salle. Il ne faut pas qu’on fasse du théâtre pour nous, ceux qui font du théâtre ».

Séparation public-privé et lacunes de la formation figurent également sur leur cahier de doléances. « En école privée, je n’ai pas entendu parler des metteurs en scène du public. Au CRR (Conservatoire à Rayonnement Régional) de Paris, on me disait que mon avenir passait obligatoirement par les écoles nationales » poursuit Amandine. Soulignant que le monopole d’un type de formation ne favorise pas la diversité des parcours et crée dès le début des barrières, des frontières au sein du secteur. Appelant à « davantage de discussions et de porosité », le collectif regrette que se parlent si peu des mondes parallèles – celui des écoles nationales et des autres formations (conservatoires, formations privées, universités), celui du théâtre public et celui du théâtre privé – mais aussi que les étudiants soient trop peu au contact de la profession, insuffisamment pour se construire un réseau et qu’ils ne soient pas suffisamment formés sur les questions de politique et d’économie du secteur.

Les Evadé.es tiennent cependant à ne pas être dans une attitude de dénonciation. Ils veulent créer la discussion sur des constats, assez souvent partagés, pour qu’émergent des solutions. La liste des problèmes qu’ils soulèvent est plus longue que celle relatée dans ces lignes. Mais, pour eux, il y a aussi des pistes à suivre. Par exemple, celle d’Alexandra Badea qui a lancé avec la Colline un appel à candidatures pour des comédien.ne.s de 20 à 28 ans avec anonymisation du parcours. Et le collectif avance également dans son appel des propositions qui bousculent, comme celle d’une gratuité du spectacle vivant pour les moins de 26 ans. De manière générale, ils semblent percevoir ce secteur du spectacle vivant comme fermé sur lui-même, composé de chapelles et d’intérêts que chacun cherche à préserver. N’ayant rien encore, ils sont prêts à tout renverser. Leur appel est gorgé de l’aspiration à un véritable monde d’après.

Eric Demey – www.sceneweb.fr

14 mai 2021/par Eric Demey
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2 réponses
  1. François Donato
    François Donato dit :
    12 mai 2021 à 15 h 17 min

    Pour aider à cerner cette problématique, je suggère une enquête auprès de deux générations plus âgées d’artistes, par exemple les 35-45 et les 55-65, pour faire remonter les expériences des débuts et les facteurs déterminants de la reconnaissance ou de l’échec. Et de mettre cela en rapport avec les politiques culturelles de l’époque. Peut être y-a-t-il quelques enseignements à méditer. Et surtout, contribuer à mettre en évidence la problématique actuelle vis à vis de la jeunesse, ou pas.

    Répondre
  2. Dominique Bianchi pour Eclosion13
    Dominique Bianchi pour Eclosion13 dit :
    23 juin 2021 à 12 h 40 min

    Bonjour,
    Notre association est sur Marseille, et bosse sur l’égalité F/H dans la Culture. Nous accompagnons les artistes femmes et techniciennes du spectacle vers une professionnalisation, nous boostons leur visibilité, via un annuaire en ligne qui recense une centaine de spectacles au féminin que l’on promeut, on organise et on programme des spectacles, et on fait un festival au féminin aussi, chaque année en novembre.
    Nous sommes en train de créer un pole jeunes, pour justement soutenir & accompagner les jeunes filles qui sortent de la Fac et galèrent à se faire une place dans le métier ! Quand vous dites : « La liste des problèmes qu’ils soulèvent est plus longue que celle relatée dans ces lignes », ça effraie ; nous commençons justement par lister les besoins de ces jeunes, donc si on peut partager les infos, c’est pas mal non ?
    Et je trouve très intéressante votre idée « d’enquête auprès de deux générations plus âgées d’artistes, par exemple les 35-45 et les 55-65 ans, pour faire remonter les expériences des débuts et les facteurs déterminants de la reconnaissance ou de l’échec. Et de mettre cela en rapport avec les politiques culturelles de l’époque. » Si vous la faites, je participerai, j’ai 55 ans, guitariste-chanteuse, et la route est encore longue pour moi. Mon mail : eclosion13@yahoo.fr

    Répondre

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