Dans le cadre du dispositif « Résidences Tremplin » financé par la DRAC Provence-Alpes-Côte d’Azur, le Théâtre des Carmes, La Factory, le Théâtre du Train Bleu et le Théâtre Transversal accueillent des jeunes compagnies afin de les accompagner dans leur démarche de création. Un programme précieux pour des artistes qui peinent, parfois, à dépasser le stade de l’émergence.
Dans la cité avignonnaise, le Festival est devenu l’arbre qui cache la forêt. En marge des controverses qui, chaque année, étrillent le Off, jugé hypertrophié, et ruineux pour bon nombre de petites compagnies souhaitant y tenter leur chance, certains lieux font le pari d’une programmation et d’un accompagnement artistique au long cours, comme les Etats Généraux du Festival d’Avignon Off l’appelaient récemment de leurs voeux. Parmi eux, le Théâtre des Carmes, La Factory, le Théâtre du Train Bleu et le Théâtre Transversal ont accepté de participer au dispositif « Résidences Tremplin », financé par la DRAC Provence-Alpes-Côte d’Azur et porté par sa conseillère théâtre, cirque et arts de la rue, Sylvie Raissiguier. « Son idée était de soutenir des résidences pour des compagnies émergentes qui n’étaient jusqu’ici dans aucun radar, précise Laetitia Mazzoleni, directrice du Théâtre Transversal. Elle s’est donc appuyée sur des lieux capables de les trouver, puis de les choisir, dans une logique de parrainage. »
Au nombre de quatre – la Compagnie Machine Double, la Compagnie Lou Pantail, le Collectif Animale et la Compagnie Coliberté –, les heureux élus bénéficient d’une semaine de résidence dans l’un des théâtres participants pour poursuivre ou achever leur prochaine création. En prime, ils pourront présenter, mardi 11 mai, leur spectacle ou une étape de travail à un aréopage de professionnels, essentiellement composé de programmateurs. « Ce genre de dispositif est vraiment très précieux pour les jeunes compagnies car, au stade où nous en sommes, beaucoup de lieux nous accueillent sans aucun accompagnement, pas même une petite enveloppe de défraiement, ce qui fait que certaines ne peuvent pas se rémunérer, voire perdent même parfois de l’argent, regrette Valentine Caille, membre de la Compagnie Lou Pantail et metteuse en scène de La Théorie, présentée au Théâtre du Train Bleu. Comme nous sommes déjà soutenus par la ville de Nice et la DRAC, je nous estime chanceux, mais cette aide nous permet de profiter d’une semaine sans frais. » Et d’un surcroît de visibilité bienvenu alors que la tournée du spectacle, officiellement créé à l’automne prochain, ne demande qu’à s’allonger.
Du côté des lieux, l’opération n’est pas, non plus, tout à fait neutre. Alors que Laetitia Mazzoleni y voit « une reconnaissance de ce qui est fait par le Transversal depuis son ouverture », Laurent Rochut va plus loin. Au-delà des compétences, en matière d’organisation comme de recherche de subventions, mises à disposition de la Compagnie Coliberté, « afin de l’aider à accélérer dans une logique d’incubateur », le patron de La Factory souhaite qu’Avignon montre, à travers ce type de projet, « sa capacité de soutien à la création à l’année. » « Si la ville est réputée « compagnies friendly » grâce à l’accueil gratuit de résidences, c’est déjà ça, mais nous pourrions faire encore mieux avec des appels à projets, une aide accordée aux compagnies pour le transport et le logement, voire une marque territoriale « Fabriqué à Avignon » », précise-t-il. Encore faut-il, pour cela, que la volonté politique suive celle de ces théâtres qui défendent bec et ongles la création.
Vincent Bouquet – www.sceneweb.fr
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