Roselyne Bachelot met le feu aux poudres en déclarant « inutile » et « dangereuse » l’occupation des théâtres

Au Sénat, lors des questions d’actualité au gouvernement, la ministre de la Culture Roselyne Bachelot a jugé mercredi « inutile » et « dangereuse » l’occupation des théâtres pour réclamer la réouverture des lieux culturels, mouvement qui prend de l’ampleur. Une déclaration qui a embrasé les réseaux sociaux et provoque de multiples réactions. Les directrices et directeurs de CDN qui sont réuni.e.s pour deux jours en assemblée générale appellent les spectateurs à rejoindre le mouvement le week-end des 20 et 21 mars.

Samedi soir, Roselyne Bachelot avait surpris tout le monde en se rendant à l’Odéon-Théâtre de l’Europe pour discuter avec les artistes et techniciens qui occupent pacifiquement le théâtre. Depuis, le TNS à Strasbourg, La Colline à Paris, le Théâtre Graslin à Nantes, ou « Les Espaces Pluriels », scène conventionnée danse-théâtre-cirque de Pau ont été occupés par des intermittents ou des étudiants en école d’art dramatique. La prise de position de la ministre au Sénat n’est pas de nature à apaiser les ardeurs du monde de la culture.

Devant les sénateurs, elle a déclaré que « l’occupation des lieux de culture n’est pas le bon moyen, c’est inutile (…). Ces manœuvres sont dangereuses, car elles mettent en menace des lieux patrimoniaux fragiles » tout en ajoutant « Nous travaillons à maintenir les droits des intermittents en aucune façon nous ne reviendrons sur les droits des intermittents, nous les protégerons« . Et de préciser que le gouvernement travaille « même à améliorer les dispositions en particulier avec les primo-entrants, car il faut protéger les jeunes dans la culture« . Roselyne Bachelot a aussi évoqué une réunion jeudi chez le Premier ministre et des « annonces substantielles à faire pour ce monde de la culture que nous voulons protéger« .

Les artistes attendent désormais le soutien des spectateurs. Les directrices et directeurs des Centre Dramatiques Nationaux réunis pendant deux jour en assemblée générale les invitent à rejoindre le mouvement dans toute la France et à manifester le week-end des 20 et 21 mars devant leurs théâtres, avant une journée nationale d’action le 25 mars.