Interrogés par la FTIA et les EGOFF, 84% des professionnels se disent prêts à participer au Off 2021, mais beaucoup craignent les effets délétères d’éventuelles contraintes sanitaires.
Echaudés par l’annulation de l’édition 2020, les acteurs du Festival Off d’Avignon sont-ils prêts à s’engager pour le cru 2021 ? C’est la question à laquelle ont tenté de répondre la Fédération des théâtres indépendants d’Avignon (FTIA) et les Etats généraux du Off (EGOFF), grâce à une enquête réalisée auprès de 518 répondants entre le 14 et le 18 novembre dernier. Résultat : 84% des membres de ce large panel – composé d’artistes, de responsables de compagnies, de programmateurs, de diffuseurs, de directeurs de théâtre, de journalistes, d’auteurs, de techniciens et d’attachés de presse – ont l’intention de participer à la prochaine édition du Off. Une proportion plus importante chez les programmateurs et les directeurs de théâtre (97%) que chez les responsables de compagnies (71%) et les artistes (64%).
Pour justifier leur participation, les professionnels mettent en avant leur engagement artistique (31%), le besoin de découvrir, de partager ou de programmer (27,5%) et la nécessité de jouer et de se développer (21,6%). « Nous avons recueilli beaucoup de commentaires de l’ordre du vital, de la nécessité, complète le porte-parole des EGOFF, Laurent Domingos. Pour ceux qui souhaitent s’y rendre, le Off est un événement incontournable, tant pour des raisons affectives qu’économiques. » A contrario, ceux qui ont fait une croix sur l’édition 2021 avancent des arguments pragmatiques : les problèmes financiers actuels ou que pourraient poser une telle participation (28%), la vision négative du festival en général (22%), l’absence de projet (11%), et surtout les risques – présence incertaine du public, annulation potentielle, contexte sanitaire – qui planent au-dessus du prochain Off (43%).
Etendre la durée, une solution qui fait débat
D’ailleurs, dans l’hypothèse où des restrictions seraient instaurées (jauges réduites, nombre de personnes limité dans l’enceinte de la ville), le taux de participation envisagée passerait de 84 à 76% – 92% chez les programmateurs, 87% chez les directeurs de théâtre, 60% chez les responsables de compagnie et 59% chez les artistes. Toutefois, 73% du panel pensent que le Off peut se maintenir quelle que soit la décision du In. « Il y a l’idée, chez les sondés qui y sont favorables, que les publics et les programmateurs sont différents, mais aussi que le paysage artistique français a besoin du Off, analyse Sophie-Anne Lecesne, co-présidente des EGOFF et de l’AAFA. Sans lui, programmer de la diversité deviendrait plus difficile. »
Pour pallier les effets d’éventuelles contraintes sanitaires, la FTIA et les EGOFF ont soumis à l’appréciation des professionnels une solution : étendre la durée du Festival Off afin de permettre aux théâtres de proposer le même nombre de créneaux et à toutes les compagnies d’être programmées. Une hypothèse qui divise largement les sondés. 33% y sont favorables, 27% opposés et 39% ne se prononcent pas. « Le camp du oui argue que 2021 serait un cas de force majeure et qu’il faut donner aux compagnies la chance de jouer, alors que celui du non met en avant la dilution du public, le risque financier, l’incertitude du mois d’août et l’indivisibilité des programmateurs qui ne pourront pas voir toutes les compagnies à un instant T », résume Laurent Domingos.
Afin de rassurer les compagnies et les théâtres, la FTIA demande que chacun s’engage dans une logique de mutualisation des risques et que les autorités définissent, d’ici la fin de l’année, le protocole sanitaire envisagé dans le scénario du pire. « Seule la solidarité interprofessionnelle et une approche globale, tant dans l’analyse du contexte que des solutions à apporter, peuvent crédibiliser une demande de soutien massif auprès de l’Etat et des collectivités pour que la mutualisation des risques soit prise en charge de façon opérationnelle au travers de dispositifs efficients et justes », assure son co-président, Harold David. Les professionnels avignonnais espèrent obtenir des éléments de réponse à l’occasion d’une réunion, le 3 décembre prochain, avec plusieurs représentants des pouvoirs publics.
Vincent Bouquet – www.sceneweb.fr
Envisager un Off comme d’habitude avec 1600 spectacles est un pur délire et un non respect de tout le monde : artistes et spectateurs.
Il faut faire un Inn et un Off séparé . L’un en juillet , l’autre en Août.
Ensuite le Off doit se réguler et prévoir une manifestation considérablement réduite par rapport aux années précédentes.