Cécile Backès, la directrice du CDN – La Comédie de Béthune, Centre Dramatique Nord – Pas de Calais a fait savoir cet été qu’elle quittait son poste le 30 juin 2021 et ne demandait pas le renouvellement de son troisième mandat. Voici la liste des artistes sélectionnés par les tutelles pour présenter un projet afin de lui succéder.
Marine Bachelot Nguyen
Après des études de Lettres/Arts du spectacle, elle enseigne en lycée option théâtre (2001-03), travaille comme dramaturge pour le théâtre de Folle Pensée (2002-07), poursuit des recherches universitaires sur le théâtre politique, tout en développant son travail d’écriture et de mise en scène.
En août 2004, elle fonde avec cinq autres auteur.e.s la compagnie Lumière d’août.
Dans son travail, elle explore l’alliance de la fiction et du document, les croisements du corps et du politique, les questions féministes et postcoloniales. Elle est à l’initiative des Courtes pièces politiques, spectacle composé de textes commandés aux auteur.e.s de Lumière d’août et à Gianina Carbunariu (création en 2006 avec Alexis Fichet). Elle est lauréate de l’Aide à la création du CNT pour Artemisia vulgaris, qu’elle crée en 2007-2008 (Festival Mettre en scène, La Paillette/Théâtre National de Bretagne).
En 2009 elle entame le projet Féministes ?, cycle de recherches, d’écriture et de création consacré aux féminismes. En font partie les spectacles Histoires de femmes et de lessives (2009), « La femme, ce continent noir… » (2010), À la racine (2011, Festival Mettre en scène), Rebel girlz mascarade (2012), ainsi que deux lectures-débat (Cheval de bataille/Combats féministes et Cheval de bataille/Féminismes face au sexisme et au racisme). En 2012-2013, elle est artiste associée au Centre Culturel de Cesson-Sévigné.
Elle obtient l’Aide à l’écriture de la SACD-Beaumarchais pour La place du chien (sitcom canin et postcolonial), qu’elle termine lors d’une résidence d’auteure à la Chartreuse de Villeneuve-lez-Avignon. Elle crée le spectacle en mars 2014 à la Maison du Théâtre à Brest et à la Maison des Métallos à Paris. Reprise lors du festival off Avignon 2017.
En 2014, elle est lauréate du programme Hors-les-Murs de l’Institut Français pour une recherche sur le mouvement LGBT au Viêtnam. Elle obtient une bourse Découverte du CNL en soutien à l’écriture du texte Les ombres et les lèvres (résidence à la Chartreuse en septembre 2015). Le spectacle est créé en février 2016 au Théâtre National de Bretagne à Rennes.
Elle réside à Villa Saïgon (Hô Chi Minh Ville) en février et décembre 2018, pour travailler au projet Circulations Capitales avec Marina Keltchewsky et François-Xavier Phan. Invitée par Troisième Bureau et la MC2, elle est en résidence d’écriture à Grenoble en mai-juin 2018, puis à la Chartreuse et au Strapontin en avril-mai 2019, pour une création du spectacle en septembre 2019 au Théâtre du Canal (Redon) et à la MC2 Grenoble, et une tournée depuis. Elle passe commande à Penda Diouf et Karima El Kharraze pour la création de Soeurs, lecture-spectacle à 3 voix qu’elles créent en 2019 à la Rose des Vents à Villeneuve d’Ascq, dans le cadre du festival Prise directe.
Elle travaille à la mise en scène d’Akila – le tissu d’Antigone : création novembre 2020 à la Paillette, dans le cadre du Festival TNB, puis tournée nationale.
Sur une commande de David Gauchard, elle a écrit Le fils. Le spectacle, créé en 2017 à Limoges, est présenté à la Manufacture à Avignon. Le texte obtient en 2019 le prix Sony Labou Tansi des lycéens, et le prix du jury et du public au festival Primeurs (Sarrebrück).
En 2017, elle participe à une pépinière internationale d’artistes organisée par la CITF à Ottawa (Canada). En 2018 elle écrit pour les Intrépides de la SACD, et en 2020 pour le projet Binôme.
D’autres de ses pièces sont jouées en Bretagne, France, Suisse, Afrique, créées par elle-même ou d’autres metteur.e.s en scène : David Gauchard, Hélène Soulié, Anne Bisang, Thibault Rossigneux, Fanny Rudelle, Charlie Windelschmidt, Alexandre Koutchevsky, Clauvice N’Goubili, Guillaume Béguin, etc.
Le fils, Les ombres et les lèvres, La place du chien, Akila – le tissu d’Antigone sont publiées chez Lansman Éditeur. Histoires de femmes et de lessives aux Éditions des Deux Corps. Deux sœurs à l’Avant-Scène dans le recueil « Basta! Les Intrépides de la SACD », et Naissance dans le recueil « Troisième regard, pièces à lire et à jouer pour jeunes gens » chez Théâtrales.
Transmission, formation et militantisme sont des instances précieuses pour elle. Elle anime des ateliers d’écriture et de théâtre auprès de partenaires variés, fait de l’accompagnement dramaturgique, et est impliquée dans les collectifs HF Bretagne et Décoloniser les Arts.
Cédric Gourmelon
Metteur en scène et comédien, il est formé à l’école du Théâtre National de Bretagne (promotion 1994-1997). En 2000, il danse avec Catherine Diverrès dans Le Double de la bataille (Théâtre de la Cité Internationale). En 2001, il joue dans Violences de Didier-Georges Gabily, mis en scène par Stanislas Nordey (Théâtre National de la Colline). En 2000 et 2002, il met en scène deux créations au Théâtre National de Bretagne : La Nuit, d’après des textes d’Hervé Guibert, Samuel Beckett et Luciano Bolis et Dehors devant la porte de Wolfgang Borchert.
En 2004, il collabore à la mise en scène de Stanislas Nordey pour l’opéra Les Nègres d’après Jean Genet (Opéra National de Lyon, Grand Théâtre de Genève). Il est metteur en scène associé au Quartz – Scène Nationale de Brest de 2004 à 2007 et artiste associé à La Passerelle – Scène Nationale de Saint-Brieuc de 2011 à 2013. Passionné par l’oeuvre de Jean Genet dont il compte quatre mises en scène (Le Condamné à mort, Haute Surveillance, Splendid’s et Le Funambule), il s’intéresse aussi à des auteurs classiques avec Edouard II de Marlowe en 2008, Hercule Furieux et OEdipe de Sénèque en 2011. Il monte et adapte différents textes contemporains, La Princesse Blanche de R. M. Rilke (2003), Words…words…words… d’après Léo Ferré (2005), Ultimatum d’après Fernando Pessoa, David Wojnarowicz, Patrick Kerman (2007), La Femme sans bras de Pierre Notte (2010), Il y aura quelque chose à manger de Ronan Mancec (2012).
Il travaille en Russie, où il a mis en scène Le Pays lointain de Jean-Luc Lagarce en 2010 pour le MKHAT (Théâtre d’Art de Moscou), Tailleur pour dames de Georges Feydeau en 2013 pour le Théâtre Drama de Minousinsk, et au Maroc, en 2016 où il crée Le Déterreur d’après Mohammed Khaïr Eddine à l’Institut Français de Casablanca, en tournée dans les Instituts Français du Maroc et au Tarmac à Paris en 2017. En 2013, il crée Au bord du gouffre de David Wojnarowicz, préparé en résidence à New York dans le cadre de la Villa Medicis Hors les murs dont il est lauréat cette année-là.
En 2016, il met en scène Tailleur pour dames de Georges Feydeau dans une nouvelle version au CDN de Sartrouville. En 2017, il met en scène Haute Surveillance de Jean Genet, à la Comédie Française. En 2019, il met en scène Liberté à Brême de Rainer Werner Fassbinder, au Théâtre national de Bretagne. Il a dirigé de nombreux stages de formation de pratique théâtrale à l’Académie Expérimentale du Théâtre, à l’université Rennes 2, Paris 8, au Conservatoire d’art dramatique de Montpellier, à l’École d’Acteur de Cannes (ERAC), à l’École d’acteur du TNB, à l’École Supérieur d’Art Dramatique de Paris (ESAD). Il travaille actuellement sur ses deux prochains spectacles : Hang de Debbie Tucker Green et Nous trois de Wolfram Höll.
Laurent Hatat
Contemporains comme du XVIIIème, au travers de ces textes, j’aime questionner l’altérité, les rapports de domination sociale et les violences qu’ils induisent. Entre 2000 et 2007, je mets en scène pas moins de dix spectacles, dont Histoire d’amour (dernier chapitre) de Jean-Luc Lagarce (2002), Moitié Moitié de Daniel Keene (2003), Dehors devant la porte de Wolfgang Borchert (2004), Dissident, il va sans dire de Michel Vinaver (2007). Dans le même temps je développe des partenariats et des collaborations avec les théâtres et les équipes qui m’accompagnent dans mon travail de création : La Comédie de Béthune-CDN (1999 à 2001), la Scène Nationale de Douai (2001 à 2005) le Nouveau Théâtre de Besançon-CDN (2004 à 2007), le Théâtre de la Commune à Aubervilliers-CDN (2005 à 2009), et au Théâtre du Nord-CDN (2009 à 2013). Cela me permet de multiplier les types d’interventions auprès des publics, lectures scéniques, petit format, hors les murs, rencontres, parcours dans la ville et beaucoup d’autres façons d’être acteur dans la cité.
J’initie un cycle de théâtre des idées en 2008, au Théâtre du Nord, avec la création de Nathan le sage de G. E. Lessing qui sera repris en tournée à l’automne 2009. Puis en 2010 toujours au Théâtre du Nord, je crée La précaution inutile de Beaumarchais, repris en tournée de janvier à mai 2011. J’achève cette trilogie du XVIIIème sur les émancipations en adaptant la comédie sensible Nanine de Voltaire en 2011. Nourri par l’alternance des répertoires, je reviens à des adaptations de textes contemporains pour tendre au présent un miroir encore plus fidèle : comme avec HHhH de Laurent Binet (2012) ou l’ouvrage sociologique de Didier Eribon Retour à Reims (2014). Ces derniers spectacles tournent dans toute la France les trois saisons suivantes. À l’automne 2015, au CDN de Béthune, je crée mon adaptation du roman de Nancy Huston Une Adoration, le spectacle sera repris pour un mois au Théâtre de la Tempête à Paris.
En parallèle de la tournée de Retour à Reims, j’adapte pour la scène, en collaboration avec Emma Gustafsson, le
roman d’Edouard Louis Histoire de la Violence. La collaboration avec Emma Gustafsson qui vient du monde de la
danse contemporaine nous permet pour ce spectacle un travail plus poussé sur le rapport au corps, à sa sensualité
et sa force scénique.
Je suis convié avec mes spectacles ou mes lectures scéniques à des manifestations comme le Festival de la
Francophonie à Limoges, le Festival des Amériques à Montréal, la Berliner Festspiel, l’Univers des mots à Conakry en Guinée, le Centre de Rencontre International John Smith au Bénin et dernièrement pour les Rencontres d’été du Centre National des Ecritures Scéniques de La Chartreuse de Villeneuve-lès-Avignon qui m’accueille aussi en résidence pour mes adaptations
Cette saison, dans le droit fil de ce travail qui allie le corps et la pensée, je vais poursuivre ma collaboration avec Emma Gustafsson, et mettre en scène une adaptation chorégraphique de la conférence radiophonique de Michel Foucault Le Corps Utopique. Cette création verra le jour en octobre 2020 à KLAP/Marseille lors du festival Question de Danse. Et j’enchainerai avec la création en janvier 2021 du dernier opus de la trilogie de Beaumarchais La Mère Coupable, une comédie noire sur la période révolutionnaire qui réunira au plateau une belle équipe de sept actrices et acteurs.
Leyla-Claire Rabih
Après des études littéraires (Universités de Lyon II et de Paris VIII), Leyla-Claire Rabih a été formée à la mise en scène par Manfred Karge au Conservatoire Supérieur Ernst Busch de Berlin 1997 à 2002. Elle a été l’assistante de Thomas Ostermeier, Manfred Karge et Robert Cantarella. Pendant dix ans, elle concentre l’essentiel de ses activités en Allemagne. Elle travaille comme metteur en scène et alterne entre le théâtre allemand subventionné et la scène indépendante, tout en axant son travail autour du répertoire contemporain et du travail avec de jeunes auteurs.
Installée à Dijon depuis 2007, Leyla Rabih met d’abord en scène Les Voisins de Michel Vinaver. Puis elle crée en 2008 la compagnie Grenier/Neuf avec laquelle elle travaille sur les écritures contemporaines. En 2008, elle met en scène Zéphira. Les pieds dans la poussière, de Virginie Thirion et en 2009, Tu as bien fait de venir, Paul, de Louis Calaferte. En 2010, elle adapte et met en scène Casimir et Caroline d’après Horváth, au Théâtre du Parvis Saint Jean en coproduction avec le Théâtre Dijon Bourgogne. En 2013, elle met en scène Si Bleue, si bleue, la mer, texte de Nis-Momme Stockmann.
En parallèle, elle poursuit ses activités outre-Rhin au Theater Konstanz avec Der Schnitt de Mark Ravenhill en 2008, Nordost de Torsten Buchsteiner en 2009, puis de Schwester von de Lot Vekemanns en 2010. Elle met en scène Combat de nègres et de chiens (B-M. Koltès) au Staatstheater de Sarrebruck en mars 2012 puis Kaspar Häuser Meer de Felicia Zeller au Stadttheater Heilbronn. En 2017, elle adapte le roman d’Edouard Louis «Pour en finir avec Eddy Bellegueule » en un spectacle pour les adolescents au Theater an der Parkaue, Berlin.
Depuis 2011, en tandem avec le traducteur Frank Weigand, Leyla-Claire Rabih est directrice de publication de la collection « SCENE, Neue französische Theaterstücke», qui depuis 1999 propose chaque année cinq pièces d’auteurs contemporains de langue française traduites en allemand. Elle est membre de la commission d’attribution de l’aide à la création du CNT de 2012 à 2018.
Depuis 2013, elle travaille autour des événements qui secouent la Syrie depuis 2011 ; d’abord avec une performance Lettres syriennes/Lettres d’exil au Domaine d’Ô à Montpellier, puis avec la création en 2017 de trois textes de l’auteur syrien Mohammad Al Attar, sous le titre de Chroniques d’une révolution orpheline, au Théâtre Paul Eluard de Choisy-le-Roi.
En 2018, elle est lauréate du programme „Résidence sur mesure“ de l’Institut français et séjourne à Beyrouth pour un temps de rechercher pour le projet TRAVERSES sur les migrations récentes qui modifient les identités individuelles et collectives. Pour ce projet elle sera en résidence de création au Vivat du 23 février au 9 mars 2021.
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