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Traces, l’appel manqué de Felwine Sarr

À la une, Bobigny, Festival d'Avignon, Les critiques, Moyen, Théâtre, Vitry-sur-seine
Veronique Vercheval

Photo Christophe Raynaud de Lage

A la Collection Lambert, Etienne Minoungou s’empare du Discours aux Nations Africaines écrit par l’intellectuel sénégalais. Une adresse à la jeunesse africaine qui, malgré la performance du comédien-conteur, peine à imprimer.

Aux ténèbres du passé, Felwine Sarr préfère les lumières du présent. Traces / Discours aux Nations Africaines n’est pas de ces textes qui ressassent, mais, au contraire, de ceux qui projettent. De la sombre histoire du continent africain, saigné par l’esclavage, marqué par la colonisation, l’intellectuel sénégalais, économiste de formation, n’oublie rien. Il inscrit, évidemment, les tourments actuels dans une perspective temporelle beaucoup plus longue, pétrie de stigmates qui produisent encore leurs effets délétères. Pour autant, contrairement à d’autres, il ne se lance pas dans une logique d’affrontement avec l’Occident. Plutôt que celle de l’énième division, il décale le regard et cherche à emprunter la voie de la réconciliation.

Fruit d’une commande du Théâtre de Namur, son Discours prend la forme d’un appel à la jeunesse africaine. Felwine Sarr l’encourage à retrouver confiance, à poursuivre le sursaut pour déboulonner cette caste dirigeante qui agit dans son unique intérêt, à continuer à emprunter ces chemins de vie qui, de prime abord, leur étaient interdits. Eminemment louables, ces intentions et ces lignes de force sont belles, mais la réalisation littéraire, elle, l’est nettement moins. Plutôt que de se placer dans les champs concrets de l’histoire et du politique, l’écrivain choisit la voie poétique et métaphorique. Sa langue est simple, parfois habile, mais, dès lors qu’on s’y penche vraiment, semble enfoncer nombre de portes ouvertes. Surtout, elle manque de souffle, d’un esprit de combat, d’envolées lyriques à même de saisir. Tout se passe comme si, à trop vouloir jouer la carte de l’apaisement, l’intellectuel s’était contenté d’une eau un peu trop tiède.

Pourtant, ses mots sont portés par un comédien de choix, en la personne d’Etienne Minoungou. Accompagné par le musicien Simon Winsé, il démontre ses talents de conteur hors pair. Malgré un travail scénographique plus que spartiate, il inonde le petit plateau de la Collection Lambert de sa présence. Debout derrière son pupitre, il noue une réelle complicité avec le public et sait faire vibrer toutes les cordes de son jeu, de la plus sensible à la plus touchante, de la plus grave à la plus drôle. Sourire souvent aux lèvres, il traduit parfaitement les aspirations lumineuses du texte de Felwine Sarr, sans parvenir à en transcender et en à gommer les faiblesses. On l’imagine, sans mal, bien plus bouleversant aux commandes du Cahier d’un retour au pays natal d’Aimé Césaire qu’il tourne désormais depuis plus de quatre ans.

Vincent Bouquet – www.sceneweb.fr

Traces / Discours aux Nations Africaines
Texte Felwine Sarr
Mise en scène et jeu Étienne Minoungou
Regard extérieur Aristide Tarnagda
Musicien Simon Winsé
Vidéo Emmanuel Toe
Création lumières Rémy Brans

Production Théâtre de Namur
Coproduction Festival Les Récréatrales – Ouagadougou, le Festival AfriCologne
Avec le soutien de la Fondation von Brochowski Sud-Nord et de l’Institut français

Durée : 55 minutes

MC93– maison de la culture de Seine-Saint-Denis
30 Juin au 4 Juillet 2021

Théâtre Jean Vilar de Vitry-sur-Seine
6 Juillet 2021

25 octobre 2020/par Vincent Bouquet
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