Robert Hossein aime les grandes histoires criminelles. Après « L’Affaire du Courrier de Lyon » et « Je m’appelais Marie-Antoinette », il s’attaque à l’une des grandes affaires judicaires : l’affaire Seznec. Guillaume Seznec condamné en 1924 aux travaux à perpétuité pour le meurtre de son ami Pierre Quémeneur. Un meurtre qu’il a toujours nié. Ces dernières années, son petit-fils Denis Le Her-Seznec a tout tenté pour blanchir son grand-père. En vain. Le 14 décembre 2006, la Cour de révision (à trois voix près) rejette l’annulation de la condamnation de Seznec estimant qu’il n’y avait aucun élément nouveau susceptible de faire naître le doute sur sa culpabilité.
Le spectacle de Robert Hossein retrace donc le procès de 1924. Le décor froid de la cour d’Assises nous plonge très vite le vif du sujet. A centre se tient le récitant, un journaliste témoin actuel de cette histoire judiciaire, côté jardin : le Président du Tribunal et l’avocat général et côté cour Seznec et son avocat. Pendant une heure les faits vont s’enchainer, les témoins se succéder à la barre. En mai 1923, les deux hommes prennent la route de Paris au départ de Rennes. Leur but est de vendre des voitures à l’Union Soviétique. Des voitures rétrocédées à la France par les USA à l’issue de la 1ère guerre mondiale. Quémeneur doit se rendre aux USA. Il n’ira jamais, il est porté disparu, son corps ne sera jamais retrouvé, et Seznec est désigné coupable. Coupable il l’est déjà lorsque débute le procès. Le portrait du Président de la Cour d’Assises de Rennes est effarant. Un Président accusateur, qui n’apporte aucun équilibre dans les débats. Ce procès est à charge, un procès sans cadavre.
Les grands dossiers judiciaires ont toujours passionné le public, que ce soit à la télévision dans des émissions comme « Faites entrer l’accusé » ou plus récemment sur Arte les documentaires sur la justice à Vegas, ou dans les colonnes des journaux. La pièce de Robert Hossein est dans le prolongement de cette lignée. Il s’agit d’un documentaire théâtral parfaitement reconstitué et parfaitement interprété. A l’entracte les spectateurs – jurés d’un soir – donnent leur avis et déposent un jeton dans une urne : coupable ou non coupable. Seznek est acquitté tous les soirs.
Stéphane CAPRON – www.sceneweb.fr
SEZNEC : PHILIPE CAROIT
Témoins: MARTINE PASCAL, HERVE MASQUELIER, DANIK PATISON, FREDERIC ANSCOMBRE, JOEL RAVON, GILES DUMENIL LAGUERE, DOMINIQUE RONCERO, CLAUDE LANCELOT, VINCENT LABIE, PATRICK BOR DES, GERARD BOUCARON, STEVE BE DROSIAN, HENRI DEUS, JENY BELAY
Gendarmes: MAURICE PATOU, PIERE HOSEIN
Présentateur: Robert Hossein
Journaliste : JEAN -PAUL SOLAL
président TRIBUNAL :PIERRE DOURLENS
Procureur : ERICK DESMARESTZ
Avocat : YANNICK DEBAIN
Greffier :PHILIPE RIGOT
FEMME DE SEZNEC :OLGA KOROTYAYE VA
Bagnard :JEAN ANTOLINOS
intervention filmée maitre paul lombard un procès impitoyable écrit par Olga Vincent et Eric ROGNARD RÉALISÉ ET présenté sur scène par ROBERT HOSEIN
costumes : Martine Mulott
Au théâtre de paris
Représentations du mardi au samedi à 20h30
Matinées le samedi à 16h30 et le dimanche à 15h30
Tarifs : 46€ – 36€ – 26€ – 17€ (hors frais de réservation)
Jeunes de moins de 26 ans : 10 € (les mardi, mercredi et jeudi)
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