Les nuages s’amoncellent sur la rentrée chorégraphique américaine. Etat des lieux.
En l’espace d’une semaine, deux des plus importantes institutions de la danse américaine ont annoncé l’annulation de leur saison de printemps ou d’automne. Le New York City Ballet tout d’abord pour les dates de rentrée, l’American Ballet Theatre pour les représentations courant jusqu’en juillet. Cette dernière confirme néanmoins les spectacles d’octobre à New York marquant son 80è anniversaire. Presque une lueur d’espoir. Alors que Broadway (et ses shows) ne voit toujours pas d’éclaircies avant septembre -au mieux, que le Metropolitan Opera reste fermé jusque fin 2020, c’est un autre pan de la culture qui est en souffrance. Dans la foulée de sa saison automnale c’est tout simplement le spectacle phare des fêtes du NYCB, le Casse-Noisette (The Nutcracker) qui fait également les frais de l’après-covid.
Si les répétitions étaient prévues pour octobre et novembre, les auditions pour des figurations étaient, elles, calées dès septembre. Impossible en l’état actuel avec des conditions sanitaires trop contraignantes. Ce sera donc la première fois depuis 1954, date de la création de cette version du Casse-Noisette par George Balanchine, que le ballet sera absent de l’affiche. Au-delà, c’est aussi un coup dur en termes de rentrées d’argent pour la troupe new-yorkaise. Selon le New York Times cette production représentait presque un tiers des recettes de l’an passé ! Une autre compagnie, Le Joffrey Ballet, a suspendu il y a quelques jours son Casse-Noisette de saison. La situation des grandes compagnies de danse US devient compliquées. Elles comptent avant tout sur les recettes propres, les mécènes et des sponsors. Moins sur les subventions étatiques comme en Europe. Dans l’ombre de ces grandes pointures, d’autres troupes risquent purement et simplement de disparaître.
Philippe Noisette – www.sceneweb.fr
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