Mano à mano, un hiver Flamenco

Magma avec Adrés Marin et Marie-Agnès Gillot photo Julien Benhamou

De Paris à Nîmes, de Nanterre à Annecy l’hiver sera flamenco. Revue de détail avec les têtes d’affiche Israel Galvan, Andrés Marin, Rocio Molina et Olga Pericet.

Israel Galvan ou Adrés Marin ?
Il faudra s’y habituer, l’hiver les scènes françaises se mettent au Flamenco. Premier tir, celui d’Israel Galvan à l’affiche avec deux créations. En attendant de découvrir sa vision de l’Amour sorcier le chef d’œuvre du compositeur Manuel de Falla, Galvan met le feu au Sacre du printemps de Stravinski. Pas moins. Un solo comme un rituel où le corps même du danseur devient instrument de percussions. Habillé d’une longue jupe et pieds nus, Israel se glisse dans le sillage des grandes dames du flamenco. Plus tard, il « cite » le Petrouchka des Ballets russes ou le cinéma burlesque. Cette consagracion de la Primavera sans temps mort le voit à la lutte avec les deux pianos – Sylvie Couvoisier et Cory Smythe au plateau. Un sacre à sa (dé)mesure.

Andrés Marin, autre soliste au talent fou, est de retour en belle compagnie : celle de Marie-Agnès Gillot, plus si classique, le tout mis en scène par Christian Rizzo. C’est tout l’intérêt de ce Magma, faire basculer la paire de danseurs virtuoses dans des univers à part. Rizzo ciselle décor et lumières (beau travail de Caty Olive, la fidèle) en s’approchant des fantômes. Ceux de la danse classique comme du flamenco. Le spectacle a bien une ou deux baisses d’intensité mais surprend par cette liberté revendiquée. Andrés Marin est comme toujours splendide d’engagement. Les étoiles de Magma, accompagnées en live par Didier Ambact et Bruni Chevillon, n’ont pas fini de briller.

Rocio Molina ou Olga Pericet ?
Après sa création au festival d‘Avignon il y a deux ans, Rocio Molina s’est faite plus discrète. Nous la retrouvons ces jours-ci avec Impulso, spectacle performance « monstre » de 3 heures. Des artistes invités autour d’elle, les prémices d’une future création cette impulsion est Le spectacle à voir de la Molina. En format réduit à Nîmes (avec le guitariste Rafael Iqueni), ou XXL à Paris. On y sera.

Oga Pericet a déjà une belle réputation, invitée régulière des festivals comme Arte Flamenco. Et même si elle n’est pas encore de la race des grands novateurs du genre comme Galan ou Molina, elle trace son chemin. Superbe danseuse qui plus est, elle dévoile enfin La Espina que quiso ser flor par chez nous. Un solo avec quatre musiciens pour réchauffer notre hiver. On l’espère.

Philippe Noisette – www.sceneweb.fr

La consagracion de la Primavera conception Israel Galvan jusqu’au 15 janvier, 13èmeArt Paris, 10 mars Théâtre de Gradignan 5 et 6 mai Bonlieu Annecy, 14 et 15 mai Théâtre de Nîmes.
El Amor Brujo conception Israel Galvan 18 et 19 janvier Festival flamenco de Nîmes, 23 et 24 janvier Maison de la Musique de Nanterre

Magma conception Christian Rizzo, Andrés Marin et Marie-Agnès Gillot 15 et 16 janvier Comédie de Valence, 1 février Le Roc Niort, 6 au 13 février Chaillot Paris, La Comédie 18 au 20 mars Clermont-Ferrand, 24 avril Théâtre de Suresnes, 5 juin Théâtre de l’Olivier Istres

Impulso, conception Rocio Molina Festival de Flamenco du Nîmes, 17 et 18 janvier, Théâtre National de Chaillot, Paris 1 février

La Espina que quiso ser flor conception Olga Pericet Théâtre National de Chaillot, Paris 30 et 31 janvier (dans le cadre de la quatrième Biennale d’art flamenco)