The Day réunit sur scène la danseuse américaine Wendy Whelan et la violoncelliste Maya Beiser. Lucinda Childs signe la chorégraphie sans convaincre.
Plus souvent associée à George Balanchine ou Jerome Robbins qu’à Lucinda Childs, la star du New York City Ballet Wendy Whelan – également co-directrice de la troupe depuis peu – fait donc ici un pas de côté. The Day est une création à quatre mains, Whelan et Childs pour la chorégraphie, Maya Beiser et David Lang pour la partie musicale. En deux parties, et deux partitions, cet objet singulier brasse tout à la fois le souvenir, la présence des disparus du 9/11, et d’une façon plus subtile les espérances de chacun.
En ouverture une litanie de mots fait office de bande-son. David Lang a tapé sur Google une simple ligne « I remember the day, that I… » (je me souviens du jour où…). S’en suit ces « souvenirs » ainsi collectés. La danse de Wendy Whelan est comme prise dans cette langue répétitive. D’abord dans une longue traine, la soliste dessine l’espace même du plateau avec une corde. On suit ce geste précis à défaut d’en trouver le sens. Comme si nous devions relier ces éléments entre eux. La belle partition de David Lang emporte tout, surtout ces 300 phrases. Et laisse peu de place au mouvement pour respirer.
Peu à peu la pièce passe du blanc au noir. La danse retrouve un sursaut d’énergie. Le travail des bras est superbe. Wendy Whelan excelle dans ses tours et ses arrêts. Elle saisit un voile, en habille le devant de scène. En arrière-plan deux images symbolisent l’effondrement des tours du World Trade Center. Maya Beiser explique qu’elle travaillait à un solo de violoncelle le jour du drame. Mais pas question d’illustrer quoi que ce soit. En discutant avec le compositeur puis la danseuse, Beiser a élargi le spectre. The Day évoque la mémoire collective. Lucinda Childs est arrivée plus tard. La conversation entre Wendy Whelan et Maya Beiser a pris une autre tournure. Sans que le résultat ne décolle vraiment. Le tout aurait pu être créé dans les années 80 ou 90. Ce n’est pas un échec. Juste une promesse de beauté non tenue.
Philippe Noisette – www.sceneweb.fr
The day
CHORÉGRAPHIE Lucinda Childs PAROLES & MUSIQUE David LangAVEC Maya Beiser, Wendy Whelan
DÉCOR Sara Brown
SON Dave Cook
PROJECTION Joshua Higgason
LUMIÈRES Natasha Katz
COSTUMES Karen YoungEspace Cardin du Théâtre de la Ville
du 24 janv. au 06 févr. 2020
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