15 Centres Dramatiques Nationaux sont attaqués en justice par le SFA CGT, syndicat d’artistes interprètes. Ils sont accusés de ne pas respecter un accord qui prévoit d’embaucher en direct 25% d’artistes au cours d’une saison. Le procès se déroule ce mardi 24 octobre devant la 1ère chambre civile du Tribunal de Grande Instance de Paris.
Les syndicats réclament 8,5 millions au total à 15 CDN: Aubervilliers, Besançon, Bordeaux, Caen (Hérouville-Saint-Clair), Dijon, Gennevilliers, Lille – Tourcoing, Marseille, Montpellier, Montreuil, Nancy, Nanterre, Nice, Saint-Étienne et Valence. Ils se basent sur un accord de 2003. Le texte prévoit que le volume d’emploi réservé aux artistes interprètes doit représenter 40% du budget artistique des CDN. Or depuis 2003, avec l’érosion des subventions, les théâtres doivent composer avec moins de moyens. Ils ont du s’adapter. Ils font travailler des compagnies indépendantes mais n’embauchent plus forcement directement les artistes. Ce que ne contestent pas les syndicats, mais ils restent attachés à cet accord, qui colle à la direction des théâtres comme le sparadrap du Capitaine Haddock.
Si les syndicats obtiennent gain de cause, c’est toute la décentralisation théâtrale qui pourrait s’effondrer comme un château de cartes. Les sommes réclamées sont considérables, elles vont de 126 000 à près de 900 000 euros selon les théâtres qui n’ont pas les moyens de payer. C’est peut-être le dépôt de bilan qui pointe pour ces 15 CDN et peut-être le début d’une grave crise pour la décentralisation culturelle au moment où l’on célèbre son 70ème anniversaire.
Stéphane CAPRON – www.sceneweb.fr
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