Le lac Baïkal, situé dans le sud de la Sibérie, est le lac le plus profond du monde. Si son volume d’eau était répandu sur la surface de la terre, il la recouvrirait d’une couche de vingt centimètres.
A plus de six mille kilomètres de là, dans la ville de Tula, au cœur de la Russie européenne, un couple, Andrei et Nina, s’apprêtent à faire le plus long voyage de leur vie ; un périple qui les mènera de Tula jusqu’à leur destination, le lac Baïkal.
D’un point de vue narratif, Russia apparaît comme une image tirée du cinéma et de la littérature : un homme et une femme parcourent une longue distance en voiture sur les routes verglacées, la crise des années 90 en vague toile de fond. Un couple quitte sa ville natale tandis que s’allument une à une les lumières d’une route semée d’évènements trépidants et décisifs.
La pièce est l’histoire d’un voyage, et comme dans tout road movie classique, il révèle aux personnages quelque chose sur eux-mêmes qu’ils ignoraient avant leur départ. Dans Russia, les personnages plongent à l’intérieur d’eux-mêmes, comprimés par l’étroitesse d’un véhicule qui agit comme un réceptacle fermé, créant un climat propice à la crise d’angoisse et à la folie.
Parallèlement à la trame principale, une autre intrigue méta-théâtrale entremêle le destin des personnages aux lois et méthodes de la créationartistique. Bien que dans leurs rôles d’Andrei et Nina, les personnages soient entourés d’obscurité de part et d’autre de la route, un groupe d’individus tapis derrière les lumières agissent et pèsent sur une série d’évènements. Une petite lucarne s’ouvre sur la nature des personnages, interrogeant les réactions émotionnelles suscitées par chaque nouvelacte.
Ils ont besoin de l’extérieur pour être ce qu’ils sont, pour former leur identité : l’extérieur détermine leur vie.
Ainsi, les personnages, un homme et une femme, deviennent Andrei et Nina que siquelqu’un le décide, car dans Russia, les hommes et les femmes ne peuvent trouver leur place. Ils portent les vêtements choisis par d’autres, ne rient que si on leur demande, frissonnent que si on leur demande et pleurent lorsque personne ne leur dit quoi faire.
Le voyage progresse sur cette pente cruciale qui façonne les émotions des personnages et les rapproche de plus en plus du lac. Toutefois, ils nele verront jamais car dès le début Russia évoque la perspective d’un temps cyclique où l’on se perd dans l’infini. D’après dossier de presse.
La Veronal
Russia
Première en France
Mise en scène et chorégraphie
Marcos Morau
Dramaturgie et texte
Carmina S. Belda, Pablo Gisbert, El Conde de Torrefiel
Scénographie
La Veronal
Lumières
Enric Planas
Musique
Piotr Ilitch Tchaïkovski, Igor Stravinski et musique originale de North Howling
Photographie
Edu Perez, Humberto Pich, Quevieneelcoco
Costumes
Mariana Rocha
Illustration
Jose Manuel Hortelano Piel Hortelano Pi
Avec
Inma Asensio, Xavier Auquer / Manuel Rodriguez, Tanya Beyeler, Cristina Facco, Cristina-Ching Wong
Production La Veronal
Coproduction Mercat de les Flors – Barcelone / Centre d’arts escèniques Reus (Espagne)
Avec la collaboration d’El Graner Espai de Creació et Modul-Dance.
Avec le soutien de l’INAEM – ministère de la Culture espagnol et du Service culturel du Gouvernement
Durée 1h
Grand Foyer
DU 15 AU 18 AVRIL 2014
19H
MAR 15, MER 16, JEU 17, VEN 18
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